Modi promet une réponse ferme au Pakistan après l'attentat au Cachemire

par Fayaz Bukhari et Sanjeev Miglani

NEW DEHLI/SRINAGAR, Inde (Reuters) - New Delhi a promis vendredi une réponse ferme au Pakistan, au lendemain de l'attentat qui a coûté la vie à 44 paramilitaires dans la partie indienne du Cachemire.

"Nous allons riposter de manière appropriée. Notre voisin ne sera pas autorisé à nous déstabiliser", a affirmé le Premier ministre indien Narendra Modi. Le chef de file du BJP, principal parti nationaliste hindou, est en campagne pour les législatives prévues au printemps.

Le bilan de l'attentat, commis au passage d'un convoi des forces de l'ordre, est sans précédent depuis plusieurs dizaines d'années dans l'unique Etat indien à majorité musulmane, qui est régulièrement le théâtre de violences séparatistes.

Les islamistes pakistanais de la Jaish-e-Mohammad (JeM) en ont revendiqué la responsabilité le jour-même. L’Inde reproche depuis des années à son voisin occidental d'encourager les séparatistes cachemiris, ce qu'il nie. Le Pakistan reconnaît en revanche apporter un soutien politique aux musulmans de la partie indienne du Cachemire, qu'il juge opprimés.

Dans un communiqué diffusé par la Maison blanche, les Etats-Unis l'exhortent à "cesser immédiatement de soutenir et de prêter refuge à tous les mouvements terroristes actifs sur son sol".

Les autorités indiennes assurent détenir des "preuves irréfutables" de la complicité du Pakistan dans l'attentat de jeudi. Islamabad, qui a exprimé sa "grave préoccupation", nie toute implication.

Le ministre indien des Finances, Arun Jaitley, a promis de faire le nécessaire pour "isoler totalement" le Pakistan.

La première étape, a-t-il précisé, consistera à lui retirer le statut de "nation la plus favorisée", qui lui permet de bénéficier d'avantages commerciaux. Les échanges bilatéraux ne représentent toutefois que deux milliards de dollars annuels.

Le dernier attentat d'envergure commis au Cachemire indien remontait à 2016. Vingt soldats avaient été tués dans l'attaque d'un camp militaire imputée à la JeM.

Quelques semaines plus tard, Narendra Modi avait ordonné à l'armée indienne de riposter en bombardant des positions séparatistes au Pakistan.

En arrivant aux affaires en 2014, le chef du gouvernement avait promis de faire preuve de fermeté à l'égard d'Islamabad. Les deux pays, qui disposent de l'arme nucléaire depuis 1998, se sont livré trois guerre depuis la partition de 1947, dont deux avaient le Cachemire pour enjeu.

(Avec Manoj Kumar et Neha Dasgupta, Nicolas Delame et Jean-Philippe Lefief pour le service français)