Un modèle mathématique pour expliquer l’enroulement des coquilles d'ammonites
L’enroulement asymétrique des coquilles de certains gastéropodes, comme les escargots ou certaines ammonites, a longtemps fasciné les collectionneurs et les scientifiques. Cette forme en hélicospirale est en effet très présente dans le monde des mollusques et ce depuis 540 millions d’années. De plus, elle n’est pas caractéristique d’un environnement, puisqu’on la retrouve dans tous les milieux, marins et terrestres, des plaines abyssales à nos jardins.
Une équipe de chercheurs du Laboratoire de géologie de Lyon et de l’Institut de mathématique de l’université d’Oxford ont tenté de mettre en équation cette forme biologique et d’expliquer la formation de ces coquilles.
L’intrigante asymétrie des coquilles de certaines ammonites
Si les gastéropodes présentent souvent une coquille symétrique, certaines espèces, comme les escargots, possèdent cependant une coquille asymétrique en hélicospirale, avec l’ouverture généralement placée sur le côté droit. Cette asymétrie a longtemps intrigué les biologistes, qui ont fait des escargots les organismes modèles pour comprendre les bases génétiques et développementales de cette rupture de symétrie chez les organismes bilatériens.
À l’inverse des escargots et comme la plupart des gastéropodes, la très grande majorité des ammonites possèdent une coquille enroulée de manière symétrique, sur un plan. Ces mollusques céphalopodes ont colonisé les océans durant 340 millions d’années et se sont éteints durant la crise biologique de la fin du Crétacé, il y a 66 millions d’années. Il semblerait que les ammonites aient possédé les mêmes mécanismes de construction de leur coquille que les gastéropodes actuels. Cependant, 1 % des 3.000 genres d’ammonites répertoriés présentent tout de même une coquille en hélicospirale asymétrique, comme les escargots. Ces spécimens, longtemps considérés comme aberrants, sont intrigants...
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