"Marches pour nos vies" aux Etats-Unis pour contrôler les armes à feu

Des centaines de milliers de personnes, notamment des jeunes, se sont rassemblées samedi dans plusieurs villes des Etats-Unis, dont Washington (photo), pour réclamer un encadrement plus strict de la vente d'armes à feu après une série de tueries de masse en milieu scolaire. /Photo prise le 24 mars 2018/REUTERS/Aaron P. Bernstein

par Ian Simpson

WASHINGTON (Reuters) - Des centaines de milliers de personnes, notamment des jeunes, se sont rassemblées samedi dans plusieurs villes des Etats-Unis, dont Washington, pour réclamer un encadrement plus strict de la vente d'armes à feu après une série de tueries de masse en milieu scolaire.

Des lycéens de Parkland en Floride, où un tueur de 19 ans a abattu 17 personnes le 14 février, étaient présents parmi les 500.000 manifestants qu'espéraient les organisateurs à Washington de la "Marche pour nos vies" (March For Our Lives) sur Pennsylvania Avenue, près du Capitole.

Le tueur, un ancien élève de l'établissement renvoyé pour son comportement violent, avait réussi à se procurer aisément l'arme automatique dont il s'est servi.

Les manifestations et marches lancées par les adolescents rescapés du massacre, fait inédit, visent à favoriser un cadre législatif plus contraignant pour l'obtention d'armes à feu.

"Cela va devenir le problème numéro un de notre pays. Je sais que ce n'est pas seulement ce que je veux, mais aussi ce que vous voulez, les gars", a déclaré Alfonso Calderon, un élève du lycée de Parkland, à des étudiants de Washington lors d'un rencontre, jeudi, en préalable à la marche.

La marche de Washington est l'un des quelque 800 événements programmés samedi dans le monde entier.

Aux Etats-Unis, on manifestera aussi bien à San Clemente, en Californie, qu'à New York ou à Parkland, selon l'organisation Everytown For Gun Safety, qui milite pour un renforcement du contrôle des armes à feu.

CLOONEY ATTENDU À WASHINGTON

Les célébrités sont mobilisées. A Los Angeles, l'actrice et humoriste Amy Schumer a annoncé sa venue. George Clooney et son épouse ont fait un don de 500.000 dollars et dit qu'ils viendraient au rassemblement de Washington, où l'on devrait voir également la chanteuse Ariana Grande.

La tuerie de Parkland est à ce jour la deuxième plus meurtrière en milieu scolaire après l'attaque de l'école élémentaire de Sandy Hook à Newton (Connecticut) qui avait coûté la vie à 20 enfants et six adultes en décembre 2012.

Le président Donald Trump demeure un farouche partisan du droit de port d'arme, mais la question qui se pose désormais à son administration et à l'opposition démocrate concerne l'influence électorale que peut avoir ce mouvement.

En clair, cette contestation peut-elle se traduire dans les urnes lors des élections de mi-mandat au mois de novembre ?

"Cela dépend de nous", estime Sabrina Singh, porte-parole du Comité national démocrate. "Nous devons nous assurer que les jeunes gens qui vont défiler dans tout le pays prennent le temps de voter, de s'inscrire sur les listes électorales et qu'ils se rendent aux bureaux de vote".

Tappan Vickery, volontaire pour l'association HeadCount d'aide à l'inscription sur les listes électorales, rappelle que "quatre millions d'Américains deviendront majeurs cette année".

La question de la sécurité dans les écoles occupe une large place dans le débat public depuis la tuerie de Parkland.

Une majorité d'Américains souhaitent à la fois un renforcement du contrôle des armes à feu et la présence de vigiles armés dans les écoles.

A la veille de la mobilisation des partisans d'un contrôle sur les armes, le département de la Justice a proposé vendredi une interdiction des "bump stocks", ces dispositifs qui modifient une arme semi-automatique afin de pouvoir tirer en rafale comme avec une arme automatique.

(Avec Zachary Fagenson à Parkland, Floride, Eric Faye avec Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser)