Mo Ibrahim : « Il est crucial de rétablir la confiance au plus vite »

Pour Mo Ibrahim, « la bonne gouvernance, c'est aussi la capacité des États à délivrer l’ensemble des biens et services auxquels tout citoyen est en droit de prétendre ». 
Pour Mo Ibrahim, « la bonne gouvernance, c'est aussi la capacité des États à délivrer l’ensemble des biens et services auxquels tout citoyen est en droit de prétendre ».

« Compter sur le développement économique et humain pour compenser un déficit en matière de droits et de démocratie conduit tôt ou tard à l'échec. » Ce propos qui sonne comme un avertissement est de Mo Ibrahim, le milliardaire anglo-soudanais, connu pour son combat pour la bonne gouvernance en Afrique depuis maintenant dix ans. À 72 ans, « Dr Mo » comme on l'appelle avec respect sur le continent est loin d'en avoir terminé avec son combat. Bon an, mal an, cet infatigable ingénieur soudanais qui compte parmi les personnalités les plus influentes de la planète prend le pouls de l'Afrique en ce qui concerne la politique publique, celle des droits de l'homme et du développement. Et ce, malgré les interrogations sur le rapport annuel de sa fondation, sans compter le nombre de dirigeants qui s'accrochent au pouvoir, ou encore les débats qui s'entrechoquent sur les migrations.

Pour la première fois depuis ses débuts, l'indice Ibrahim se veut « alarmiste », car il note une dégradation de la situation. Une conclusion qui a pu surprendre alors même que les analystes ont bouclé leurs travaux avant l'apparition du Covid-19 et les troubles récents en Éthiopie, en Côte d'Ivoire ou encore en Guinée. Pas de quoi bousculer Mo Ibrahim, convaincu qu'il faut renforcer les outils de lutte contre la mal-gouvernance. Optimiste, toujours. Entretien.

Le Point Afrique : Les conclusions de l'édition 2020 de l'indice Mo Ibrahim sont extrêmement pessimistes sur la gouvernance. L'Afrique [...] Lire la suite