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Mnuchin, secrétaire au Trésor désigné, en difficulté au Sénat

WASHINGTON (Reuters) - Steven Mnuchin, que Donald Trump a choisi pour diriger le département américain du Trésor, a promis jeudi lors de son audience de confirmation de s'employer à rendre inutiles les paradis fiscaux, auxquels les sénateurs démocrates de la commission des Finances l'ont accusé d'avoir lui-même recours. Ils lui ont notamment reproché de ne pas avoir révélé plus tôt qu'il était administrateur d'une société financière domiciliée dans les îles Caïmans et qu'il possédait plus de 100 millions de dollars (94 millions d'euros) de biens immobiliers, ce qui n'a été notifié que tard mercredi soir. "On ne crée pas du jour au lendemain des entités offshore pour d'autres raisons que celle d'échapper au fisc américain d'une façon ou d'une autre. C'est assez simple", a estimé Robert Melendez, élu démocrate du New Jersey. "Nous allons devoir décider s'il s'agit du leadership que nous souhaitons", a-t-il ajouté. L'intéressé, un ancien de Goldman Sachs qui était directeur financier de la campagne de Donald Trump, a assuré avoir déplacé le siège de sa firme nommée Dune Capital Partners aux Caïmans pour permettre à certains clients d'investir dans son fonds, pas pour échapper au fisc. La fiscalité américaine, a-t-il toutefois reconnu, encourage le recours à de telles entreprises. "J'aimerais coopérer avec l'IRS pour régler ces problèmes fiscaux qui n'ont pas de sens", a-t-il poursuivi, évoquant l'Internal Revenue Service, agence chargée notamment de collecter l'impôt sur le revenu. Les élus démocrates considèrent Steve Mnuchin, 54 ans, comme l'un des membres les plus controversés de la future administration Trump, notamment en raison de son passage à la tête de OneWest Bank après la crise financière de 2007-2009. Ils lui ont ainsi rappelé les 36.000 saisies immobilières auxquelles l'établissement a procédé après l'accord lucratif qu'il a lui-même conclu avec la Federal Deposit Insurance Corporation, l'agence chargée de garantir les dépôts bancaires. Mnuchin a fait valoir au contraire que sa banque avait proposé des remboursements réduits à 101.000 emprunteurs pour leur permettre de garder leur maison et il a ajouté que le redressement de la banque en faillite IndyMac, devenue OneWest, avait permis de sauver des milliers d'emplois et de familles. (David Lawder, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Véronique Tison)