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Missiles russes livrés à l'Iran: «Un message plus politique que militaire»

Le président iranien Hassan Rohani avec Vladimir Poutine à Astrakan (Kzakhstan) en septembre 2014.

Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, analyse la portée de la décision de Poutine de fournir des armes antiaériennes à Téhéran sans attendre la levée des sanctions.

Vladimir Poutine a signé le 13 avril au soir un décret levant l’interdiction de livrer à l’Iran des missiles S300, un système sophistiqué de batteries antiaériennes. Le président russe n’attend donc pas la levée des sanctions ni même la signature d’un accord définitif, le 30 juin, sur le programme nucléaire iranien entre les «5+1» (les membres permanents du conseil de sécurité plus l’Allemagne) et la République islamique. Moscou estime que le préaccord de Lausanne suffit à changer la donne. Cette initiative a été durement critiquée par les Occidentaux, en premier lieu Washington, et le secrétaire d’Etat John Kerry a fait part de ses préoccupations à son homologue russe Sergueï Lavrov. Les réactions israéliennes ont été encore plus vives. Directeur de la fondation pour la recherche stratégique (FRS), Camille Grand analyse la portée de la décision du Kremlin.

Que signifie ce geste?

Moscou agit avant même qu’un accord soit finalisé. La décision du Kremlin est d’autant moins anecdotique qu’elle touche un sujet emblématique : la décision prise en 2010 par l’alors président russe Dmtri Medvedev de ne pas livrer à l’Iran ces batteries de missiles antiaériens modernes avait été la seule décision unilatérale russe qui pesait sur ses relations avec Téhéran. Pour le reste Moscou ne se ralliait qu’à des sanctions a minima de l’ONU et continuait à commercer avec l’Iran. La suspension de la livraison avait été prise à la demande des Etats-Unis et d’Israël car ces missiles sont à même de doter l’Iran d’une capacité de défense antiaérienne qu’il n’avait pas et n’a toujours pas aujourd’hui. L’installation de ce matériel permettrait à l’Iran d’écarter le risque ou du moins de compliquer toute opération aérienne israélienne ou américaine. Certes cela n’est plus d’actualité aujourd’hui, (...)

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