Missiles de l'Iran sur Israël: quelles étaient les cibles visées par Téhéran?
Un nouveau tournant dans la guerre entre Israël et l'Iran. Ce mardi 1er octobre 200 missiles ont été lancés par Téhéran sur l'État hébreu pour venger la mort des chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien parmi lesquels son chef Ismaïl Haniyeh tué en juillet alors qu'il se trouvait à Téhéran. Cette offensive a en grande partie été neutralisée par le bouclier aérien composé du système Arrow 3 et de l'Iron Dome.
Ces tirs ont par ailleurs déclenché une guerre informationnelle. D'un côté, les Israéliens affirment que les attaques visaient principalement des civils. Pour le général Mohammad Bagheri, chef d'état-major de l'armée iranienne, l'Iran "n'a ciblé que les bases militaires".
Lors d'une intervention sur la télévision nationale, il a précisé que ses troupes ont visé "les trois principales bases aériennes militaires", à savoir le quartier général du Mossad à Tel-Aviv, les bases aériennes de Nevatim où se trouvent les F-35 et celles de Hatzerim qui abritent les F-15 utilisés lors de l'attaque du quartier général du Hezbollah en Iran durant laquelle Hassan Nasrallah a été tué.
Les F-15 du 69e escadron
Tsahal n'a pas confirmé ou infirmé que ces cibles ont été atteintes. En parallèle, sur les réseaux sociaux, de nombreux posts diffusent le narratif de l'un et l'autre camp en affirmant avoir des précisions sur ces attaques. Mais pour l'heure, aucune source Osint de référence, comme Osint Defender, n'a apporté d'éléments sur les sites touchés ou non. L'Osint (Open Source Intelligence) est une technique de collecte de renseignements obtenus sur la base d’informations issues de sources ouvertes et vérifiée par recoupement.
Le message publié sur X par Osint Defender sur les attaques du 1er octobre se contente de reprendre les déclarations des forces de défense israéliennes qui "déclarent que l'attaque de missiles balistiques iraniens de ce soir n'a eu aucun impact opérationnel sur l'armée de l'air israélienne".
Concernant la base de Nevatim, de nombreux comptes X partagent une information identique, mais jamais sourcée, affirmant que la base aurait été atteinte. Ils affirment que lors de cette offensive une vingtaine de F-35 auraient été détruits.
Des vidéos semblent étayer ces assertions -on y voit des explosions, mais sans vraiment savoir où et quand elles ont eu lieu- néanmoins il pourrait s'agir d'images datant d'avril dernier, lorsque cette base a déjà été atteinte par des tirs iraniens. Une source américaine avait révélé à l'époque que cinq missiles iraniens avaient atteint cet objectif. Par contre, selon ces sources, aucun F-35 n'avait été touchés. Ils auraient endommagé la piste principale, un avion de transport C-130 et des entrepôts de stockage, mais aucun avion de combat.
Lors de cette attaque d'avril, la première de l'Iran sur Israël, 350 drones et missiles ont été tirés depuis le territoire iranien dont 99% ont été abattus par les boucliers aériens israéliens. L'offensive iranienne avait été appuyée par des tirs de 170 drones et 150 missiles depuis l'Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen. Le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, avait bien confirmé que les infrastructures de la base de Nevatim avaient été touchés en précisant que les dégâts étaient mineurs.
Toujours selon ces comptes X, "plusieurs F-15" de la base aérienne de Hatzerim auraient aussi été touchés le 1er octobre. Elle abrite le 69e escadron qui opère la flotte de chasseurs F-15 utilisée tuer Nasrallah. Là encore, plusieurs messages postés affirment que cet escadron du sud d'Israël aurait subi de lourdes pertes, mais rien n'est encore vérifiable.
L'unité 8200 atteinte?
C'est aussi le cas pour les autres sites visés par l'Iran comme le quartier général du Mossad, mais également l’unité 8200, près de Herzliya. Cette section ultra secrète est spécialisée dans l'espionnage technologique. Elle serait à l'origine de l'opération bipeurs et talkies-walkies qui a attaqué le Hezbollah au Liban qui n'a jamais été revendiquée par l'État hébreu.
La puissance de l'unité 8200 est reconnue dans le monde entier. Elle disposerait d'une base dans le désert du Neguev que l'Iran a tenté d'atteindre lors de son offensive du 1er octobre. Cette armée compterait des milliers de cyber-espions. L'Iran dit avoir atteint le radar ultra sophistiqué de cette unité. Évidemment, Tsahal ne confirme aucune affirmation de l'État-Major iranien.
La seule information de Tsahal sur le bilan de l'attaque concerne l'interception des missiles iraniens parmi lesquels des missiles balistiques hypersoniques de type Fattah. "Il y a eu quelques impacts dans le centre et d'autres dans le sud du pays", a précisé le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal.