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Miss. Tic : le charme discret du pochoir

Miss. Tic devant la fresque qu'elle a dessinée sur la façade du café Le Balto, rue Mazarine à Paris.
Miss. Tic devant la fresque qu'elle a dessinée sur la façade du café Le Balto, rue Mazarine à Paris.

Avec sa veste en cuir et ses lunettes de soleil, ses cheveux de jais, souvent couverts d'un béret, elle ne passait pas inaperçue. Pas plus que ses œuvres : grandes fresques colorées en noir et rouge figurant des silhouettes de femmes, accompagnées de légendes poétiques en forme d'aphorismes. La street-artiste connue sous le pseudonyme de Miss. Tic (son vrai nom était Radhia Novat) s'est éteinte dimanche 22 mai à l'âge de 66 ans.

Miss. Tic, portrait des studios Harcourt en 2008. © DRSes dessins avaient commencé à fleurir sur les façades de la capitale en 1985, au lendemain d'une séparation amoureuse. C'est à ses 29 ans qu'elle disait s'être mise à couvrir, de manière quasi compulsive, les murs de Paris d'autoportraits accompagnés de formules désabusées. « Soyons heureuses en attendant le bonheur », « L'homme est le passé de la femme » ou « Je n'attends pas l'amour, c'est lui qui m'attend ».

Miss. Tic était une adepte de l'humour noir. En témoigne sa série : « C'est la vie... ça va passer ! », dont elle a couvert les murs de Montmartre vers 2010. © DRAyant grandi au pied de Montmartre, du côté du boulevard Barbès, l'artiste affichait en bandoulière un air canaille qui dissimulait une grande fragilité. Elle avait dix ans quand un très grave accident de la route tua sa mère, son frère et sa grand-mère. Elle-même avait été grièvement blessée. Tout comme son père, qui décédera en 1972 alors qu'elle n'a que 16 ans.

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Après des études d'art graphique [...] Lire la suite