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Les «miss fronde» de l’Amérique du Sud

Les reines de beauté jouissent d’une telle popularité que certaines s’engagent en politique, souvent pour défier le pouvoir en place. Dernière en date, la Vénézuélienne Keysi Sayago, qui a apporté son soutien aux opposants tués lors de manifestations anti-Maduro.

Valencia, capitale de l’Etat du Carabobo au Venezuela, le 31 mai. La miss nationale, Keysi Sayago, 23 ans, assiste à l’élection de la miss régionale. Tout de noir vêtue, telle une veuve, elle attire l’attention. Echarpe brillante en bandoulière, elle attrape le micro : «J’ai voulu porter le deuil ici, devant vous. Celui de toutes les personnes qui sont mortes au cours des récents événements.» Depuis le début du mois d’avril au Venezuela, une grande partie de la population, hostile au président, Nicolás Maduro, crie sa colère dans les rues. Mais ces manifestations sont durement réprimées. Et le bilan ne cesse d’évoluer : au moins 103 morts, pour beaucoup attribués à la police, la GNB. «Je suis sortie dans la rue, poursuit la Miss Venezuela, Keysi Sayago. Pas pour un show, pas pour une photo, non. Pour mon pays, la santé, les droits de l’homme…» La jeunne femme issue d’un milieu modeste, qui prend des cours de mannequinat depuis qu’elle a 12 ans, est ainsi devenue l’une des figures de la contestation. Depuis ces déclarations, fin mai, Keysi Sayago, également ingénieure en mécanique, a participé à plusieurs marches de protestation à Caracas, multiplié les propos antigouvernement dans la presse vénézuélienne et hispanophone.

Dans la plupart des pays d’Amérique latine, les miss bénéficient d’une forte popularité. En Colombie, à Porto Rico ou au Venezuela, la figure de la reine de beauté influence tous les secteurs de la société. La docteure en anthropologie sociale et ethnologie Paula Vásquez Lezama observe le phénomène depuis plusieurs années : «Miss Venezuela, c’est toute une industrie. Il existe même une école de formation qui a la franchise pour préparer les concurrentes à Miss World, Miss Univers… C’est (...)

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