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Miss France, sexisme et droit du travail: la réponse d'Alexia Laroche-Joubert

Alexia Laroche Joubert au Grand Rex le 16 février 2016 à l'occasion des Melty Awards. (Photo: Foc Kan via Getty Images)
Alexia Laroche Joubert au Grand Rex le 16 février 2016 à l'occasion des Melty Awards. (Photo: Foc Kan via Getty Images)

CRITIQUES - La polémique enfle. Au lendemain de la saisine des prud’hommes par l’association Osez le féminisme, qui estime que le concours “Miss France” est sexiste et enfreint le droit du travail, la nouvelle présidente de la société Miss France, Alexia Laroche-Joubert, a répondu à ces accusations au micro de plusieurs médias.

“C’est un concours, ce n’est pas régi par le droit du travail, a-t-elle martelé dans un premier temps sur BFMTV. En revanche, il y a un règlement du jeu. Ce n’est pas comme Koh-Lanta qui dure 40 jours. Cela n’a rien à voir. Il y a un statut pour ça, il y a des règlements du jeu”.

La procédure, intentée devant le conseil des prud’hommes de Bobigny, vise les sociétés Miss France et Endemol Production, a précisé l’association dans un communiqué. Endemol “utilise des femmes pour fabriquer un programme audiovisuel extrêmement lucratif tout en bafouant le droit du travail”, estiment les requérantes.

Les candidates à la couronne de beauté ne signent certes aucun contrat de travail avec les organisateurs du concours. Mais leur relation avec Endemol doit bien s’analyser comme celle liant un salarié à son employeur, affirme l’association, qui s’appuie sur une jurisprudence de 2013, concernant le concours “Mister France”.

Dans le détail de l’action en justice, trois femmes affirment avoir dû renoncer à se présenter au concours car elles ne satisfaisaient pas aux critères exigés par les organisateurs.

Sur ce point, Alexia Laroche-Joubert s’est étonnée au micro de franceinfo que “les trois personnes qui portent cette requête” soient “membres de l’association Osez le féminisme, dont l’une est au conseil d’administration. Comme par hasard…”.

L’obligation d’être célibataire “idiote et obsolète”

La nouvelle présidente de Miss France a également répondu aux critiques récurrentes de sexisme: “Je n’en peux plus de cette culpabilisation de ces jeunes femmes, qui par choix participent au programme. C’est ça qui est archaïque: ne pas considérer que des femmes puissent décider de ce qu’elles vont faire de leur vie”.

“Regardez ce que deviennent les Miss France: cheffes d’entreprise, comédiennes, influenceuses, abonde-t-elle. Elles gagnent leur vie, sont indépendantes, ce sont des femmes qui s’assument. C’est ça être féministe”.

Reprenant des arguments brandis depuis plusieurs années par de nombreuses militantes, “Osez le féminisme” impute au concours Miss France “un impact négatif et rétrograde sur l’ensemble de la société”.

Dans son “rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France”, en 2019, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE), une instance consultative chargée de conseiller le gouvernement, avait lui-même qualifié le concours Miss France de “caricature archaïque”.

Il avait dénoncé notamment l’exigence faite aux candidates d’être célibataires et sans enfant, et même de ne jamais avoir été mariées.

Alexia Laroche-Joubert a reconnu sur franceinfo que le règlement pourrait évoluer sur plusieurs points comme l’obligation de célibat - “idiote et obsolète” - ou encore l’interdiction d’avoir un enfant. “Moi je suis une cheffe d’entreprise, j’ai deux enfants que j’ai élevés seule et je me suis organisée. Donc oui je trouve cette règle obsolète”, a-t-elle jugé.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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