Misophonie: un adulte sur cinq souffre des bruits du quotidien, selon une étude britannique

Tout le monde a déjà été agacé par le clic d'un stylo d'un collège ou un raclement de gorge répété. Toutefois, pour certaines personnes, la gêne peut être beaucoup plus prononcée et relever d'un trouble neurologique: la misophonie, étymologiquement la haine du son.

Selon une étude de chercheurs du King’s College de Londres publiée le 22 mars dans PLOS One, un adulte britannique sur cinq souffre de cette pathologie encore méconnue. En effet, seuls 14% des personnes atteintes avaient déjà entendu ce terme, comme le rapporte The Guardian.

La misophonie ne doit toutefois pas être confondue avec l'hyperacousie, liée à un dysfonctionnement de l'audition qui occasionne une hypersensibilité de l'ouïe.

Colère, panique, obsession

L'étude a été menée auprès de 772 personnes représentatives de la population. Elles ont répondu à des questionnaires et une série d'entretiens pour déterminer la fréquence de la misophonie et comment cette dernière se manifeste et se caractérise.

Ainsi, une liste de 37 sons déclencheurs du trouble a été soumise: mastication, forte respiration, touches de clavier, reniflements... En somme des bruits répétitifs du quotidien, souvent d'origine humaine.

Les participants ont été interrogés sur leurs réactions à ces différents sons et l'effet qu'ils ont sur eux. C'est la nature de cette réaction qui détermine si une personne souffre de misophonie. Alors qu'une personne lambda peut être irritée ou dégoûtée par certains des sons, les personnes atteintes de misophonie réagissent avec colère ou panique et peuvent devenir obsédée par ce dit son.

Isolement social

La misophonie est une réponse émotionnelle disproportionnée face à ces bruits, au point de peser fortement sur le quotidien de ces personnes. L'étude britannique démontre que cela peut provoquer des accès de colère, de la panique ou de l'hostilité envers les personnes à l'origine du bruit.

En outre, les chercheurs soulignent que les individus souffrant de misophonie ressentent également de la culpabilité face à leurs réactions et peuvent parfois s'isoler pour y échapper.

Cela est notamment accentué par le fait que la grande majorité d'entre eux ne connaissent pas leur pathologie et donc souffrent de l'incompréhension face à leur comportement. Ainsi, les scientifiques espèrent des recherches plus approfondies sur le sujet pour identifier les causes et les mécanismes de cette maladie, pour en trouver des solutions.

Article original publié sur BFMTV.com