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La mise au point de Dominique Voynet, de retour chez EELV, face aux critiques liées à l’affaire Baupin

Dominique Voynet, sur France 3 Franche-Comté, ce 27 novembre, a été élue à la tête de la fédération EELV de Franche Comté
Dominique Voynet, sur France 3 Franche-Comté, ce 27 novembre, a été élue à la tête de la fédération EELV de Franche Comté

POLITIQUE - Après le #MeToo politique et alors que la libération de la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles est loin d’être achevée, revenir sur la scène politique quand on a été cité dans l’affaire Baupin n’est pas évident. L’ancienne figure des écologistes Dominique Voynet en fait l’expérience.

Huit ans après la fin de son dernier mandat politique - comme maire de Montreuil - l’ancienne ministre a été élue à la tête de la fédération de Franche-Comté samedi 26 novembre. Comme le rapporte Le Monde, sa victoire était assurée, faute de liste concurrente. Dominique Voynet a reçu les félicitations de la maire de Besançon Anne Vignot et bénéficie du soutien de certains responsables locaux.

Néanmoins, dans les rangs militants et féministes, sa réapparition fait tiquer. En cause : son témoignage lors du procès en diffamation intenté par Denis Baupin à plusieurs élues écologistes - dont l’actuelle députée Sandrine Rousseau - qui l’ont accusé de harcèlement et violences sexuelles. L’ancien écologiste a perdu ce procès, avant d’être condamné pour procédure abusive.

« En préparant cette émission, je me suis rendu compte que des militants écologistes vous reprochaient toujours votre soutien à Denis Baupin », note le journaliste de France 3 France Comté Jérémy Chevreuil ce dimanche, sur le plateau de Dimanche en politique où il la recevait.

« Je n’ai pas soutenu Denis Baupin »

Selon nos confrères du Monde, Dominique Voynet aurait déjà été écartée de la campagne présidentielle de Yannick Jadot pour la même raison. Et sur Twitter ce samedi, la nouvelle de son élection n’a pas toujours été bien reçue. « Verte de rage. La honte », écrit ainsi Charlotte Minvielle, ex-candidate EELV aux législatives pour les Français hors de France.

« Les écologistes ont toujours adoré couper les têtes de leur leader, je n’ai pas été épargnée par cette méthode », réplique l’ancienne ministre. Avant de réfuter les critiques : « Je n’ai pas soutenu Denis Baupin. J’ai été citée à comparaître dans un procès qu’il avait engagé. Je lui ai dit en face-à-face ce que je pensais de ce procès : que ce n’était pas une bonne idée de remettre une pièce dans la machine », détaille-t-elle, en justifiant sa présence au nom de « la nécessité d’avoir des procès équitables, instruits à charge et à décharge. »

« Ce qui m’était demandé, c’était de témoigner de ce que j’avais vu et entendu et non pas de ce que je pensais, sur le plan personnel, de ma relation avec Denis Baupin. J’ai commencé mon intervention au procès en disant que je ne mettais pas en doute la parole des femmes », répond Dominique Voynet.

Ces critiques n’entament pas sa volonté de s’engager à l’échelle locale, auprès de militants « assez tristes » et « livrés à eux-mêmes » à l’issue d’une séquence électorale en demi-teinte pour les écologistes. « Je me suis dit que mon énergie, mon expérience, mon savoir-faire, ancien déjà mais toujours renouvelé, allait me permettre de leu redonner la pêche », plaide désormais Dominique Voynet.

Une de ses missions sera de « montrer qu’il n’y a pas d’opposition entre ce travail de la nouvelle génération », adeptes des actions chocs, comme le blocage des routes ou les projectiles sur des œuvres d’art, « et le parti qui depuis longtemps porte des alternatives ». Elle n’est pas la seule sur cette ligne : l’ex-candidat à la présidentielle Yannick Jadot a annoncé ce samedi dans le JDD le lancement de son « club politique » avec un premier débat autour de la désobéissance civile. Tout un défi, que les écologistes peinent pour l’instant à relever.

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