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Le mirage des relocalisations

Derrière les récentes annonces de relocalisation, les créations d'emploi reculent nettement et les plans sociaux se succèdent.

Sanofi n’a rien dit de sa volonté de procéder à un millier de suppressions de postes en France quand, dix jours plus tôt, il a promis 610 millions d’euros d’investissements sur les vaccins, 200 emplois créés et une nouvelle usine sur le territoire. Des annonces faites, sur son site de Marcy-l’Etoile, devant le président de la République. Dans la foulée, le gouvernement a annoncé la participation de Sanofi et d’autres à la relocalisation de la production de paracétamol. A Bercy, plutôt que de critiquer le groupe pharmaceutique, on insiste sur la suite de ses investissements dans des secteurs clés.

Les créations d'emploi reculent de 39%

A chaque récession, alors que les emplois disparaissent, le pouvoir politique appelle les relocalisations de ses vœux. La crise du Covid-19, qui a mis en évidence une perte de souveraineté, ne fait pas exception. Depuis la fin du confinement, les plans se succèdent. Selon les données de l’observatoire Trendeo, 41000 suppressions ont été annoncées cette année au 26 juin, contre 27 000 en 2019 à la même date, soit une hausse de 53%. Dans le même temps, les créations d’emploi reculent de 39 %. Résultat, la semaine dernière, le solde est devenu négatif, avec une perte nette de 1500 emplois sur 2020. Et ce n’est que le début, la diminution du soutien public risquant de provoquer, à l’automne, des vagues de licenciements.

Lire aussi : L'explosion des plans sociaux

Si les suppressions de postes depuis le 11 mai résultent parfois de délocalisations (quatre annonces, dans l’aéronautique notamment, vers la Pologne ou le Portugal, représentant 134 emplois), aucune relocalisation n’a été recensée. D’ailleurs, depuis 2009, les délocalisations ont été bien plus(...)


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