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Miou-Miou, victime de violences sexistes : "J’ai eu des gens qui me suivaient dans la rue, mais on ne pouvait rien dire"

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Miou-Miou, victime de violences sexistes : "J’ai eu des gens qui me suivaient dans la rue, mais on ne pouvait rien dire". (Photo by Foc Kan/WireImage)

À l'affiche du téléfilm "Constance aux enfers" diffusé ce mercredi 1er février 2023 à 21h10 sur France 2, Miou-Miou incarne une antiquaire qui va se retrouver mêlée à un féminicide. Un rôle particulier pour la comédienne, qui a elle-même été victimes de violences sexistes par le passé. Des violences dont elle n'a pas osé parler pendant des années.

À 72 ans, Miou-Miou continue à être l'une des actrices les plus emblématiques de la scène française en jouant des rôles forts. C'est le cas avec le téléfilm "Constances aux enfers", dans lequel elle se retrouve complice d'un "accident" qui ressemble fort à un féminicide, lorsqu'un de ses amis vient lui demander de l'aider à couvrir la mort de sa compagne, décédée après une chute lors d'une dispute conjugale. Un drame sur fond de violences conjugales qui risque de lui rappeler de mauvais souvenirs.

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Le témoignage glaçant de Miou-Miou sur les violences sexistes

Depuis le début du mouvement #MeToo, de nombreuses actrices ont donné de la voix pour parler des violences dont elles ont été victimes dans le monde du showbusiness, mais aussi de la part d'hommes dont elles ont partagé la vie. En 2018, sur le plateau de BFMTV, Miou-Miou a pris la parole pour raconter des souvenirs glaçants sur les agressions sexistes subies par le passé : "J’ai eu des gens qui me suivaient dans la rue, qui voulaient m’attaquer dans l’escalier", a-t-elle raconté.

À l'époque des faits, elle n'avait pas osé parler, porter plainte, ou ne serait-ce qu'évoquer la situation publiquement. Aujourd'hui, elle n'a plus peur, et elle remercie son âge pour cela : "J’ai 68 ans. Avant, on ne savait pas qu’on pouvait dire que ça n’allait pas. Ça faisait partie des choses comme un accident de la route, une maladie." Dans les colonnes de Pleine Vie, elle évoquait également la question avec fatalisme : "Quand j’étais jeune, être poursuivie dans la rue, attaquée, violée, relevait du lot de gros 'accidents'. On se disait, fataliste : 'pourvu que ça n’arrive pas'."

Une sororité qui lui tient à coeur

Résultat, c'était la loi du silence, et de la protection discrète. Miou-Miou le confirme : les femmes gardaient le silence en public, mais en privé, dans les coulisses, elles faisaient tout pour se protéger les unes les autres : "Les femmes en parlaient en lavant la vaisselle et en murmurant. Le secret entourait les avortements, les viols." "On tâchait que ça n'arrive pas", se souvient-elle.

Aujourd'hui, Miou-Miou savoure la "libération de la parole très importante", permise par le féminisme, et ne cache pas son admiration envers les femmes qui ont osé donner le ton en se faisant entendre : "C’est bien que les femmes prennent la parole. Je pense surtout aux femmes qui doivent aller dans leur boulot plus humble et risquent de le perdre. Il y a quelque chose d'accablant." Pas question pour elle de laisser passer ce genre d'attitude désormais, et rien que pour ça, elle est heureuse de prendre de l'âge et de voir la société évoluer. "Grâce au mouvement actuel, on affirme que ces agressions ne font pas partie des accidents, mais des choses à ne pas subir." Toujours avec une pensée pour "celles qui, harcelées chaque jour au travail, se demandent si elles doivent passer à la casserole ou risquer d’être virées."

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