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"Les ministres ? Ils ont des oncles en Suisse"

Dépôts de Paris dans un café PMU

Paris, XXe arrondissement, Bar-tabac Le Narval. 8h15. Cafés, presse hippique. Et une voix brise soudain le silencieux réveil de la dizaine de personnes déjà dans les lieux. "T’as vu les ministres", lance rigolard un client au serveur. "Ah", sourit ce dernier, ravi que le sujet soit mis sur la table. "Et qu’est-ce que t’en penses ?" "Le plus pauvre, il a 1,3 million d'euros. Et le plus riche, il a six millions !", rétorque le quadragénaire, pas tout-à-fait à la page. "Non mais qu’en penses-tu ?", insiste le barman. "Tous des voleurs", lâche le client au polo vert. Sans piper mot, le serveur acquiesce avec cet air de "je te l'avais bien dit".

Ce mardi matin, dans ce café PMU, le résultat de la course à la transparence à laquelle les ministres ont donné lundi le top départ en déclarant leur patrimoine ne fait pas vraiment débat. Alors que trois ouvriers parlent "chantier", d’autres clients attendent anxieusement le premier tirage du rapido, ne prêtant qu’une attention distraite à la discussion politique qui s'est engagée. A croire l’un de ses participants, les dés seraient déjà pipés depuis longtemps : "C’est normal que les hommes politiques soient riches. Ils ne sont pas devenus ministres comme ça. Ils ont dû payer un droit d’entrée".

"C'est comme sous Louis XIV"

En connaisseur du dossier, l’homme en vert poursuit. Il mentionne l’indemnité de représentation de frais de mandat (IRFM). "160.000 euros par an. Et ils gardent tout dans leur poche". "Non, non, réfute le serveur. Ils le donnent à leur commune". "Ah oui, j’en ai vu un, il l'a donné à l’association de sa femme", rit le client. "Des comptes en Suisse, ils en ont tous", soupire une dame. "Ce sont des avantages. (...)

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