« Ministres européens, roulerez-vous pour nous ou pour Uber ? », interpellent les travailleurs des plateformes

© SICCOLI PATRICK

Mesdames et Messieurs les ministres du travail des États membres de l’Union européenne,

Les 12 et 13 juin prochains, vous devrez vous prononcer sur la directive relative aux droits des travailleurs des plateformes. Pour nous, travailleuses et travailleurs des plateformes, cette directive est cruciale. Ce sont nos vies qui en dépendent. La directive devrait déterminer notre statut (indépendant ou salarié), notre lien avec les plateformes et la transparence de leurs algorithmes.

Nous sommes livreurs à vélo ou chauffeurs VTC. Nous avons choisi ces métiers croyant naïvement au mythe de la liberté d’entreprendre. Nous pensions être libres de fixer nos prix, choisir nos horaires et déterminer nos conditions de travail. La réalité est pourtant tout autre. Nous usons nos journées à attendre une commande ou une course, comme pris en otages sans savoir quand une course nous sera autorisée. Si par malheur nous en refusions une, la plateforme nous en attribuerait un toujours moins.

Chauffeurs VTC, nous sommes nombreux à travailler jusqu’à 13 heures par jour, 7 jours sur 7. Uber, Bolt, Heetch, ces plateformes se servent de nous, corvéables à merci. Dépendants de leur volonté, nous sommes sous leur emprise, de peur de ne pas pouvoir finir de boucler le mois. Pour 70 heures de travail par semaine, pour beaucoup nous ne gagnons en réalité que 1300 euros par mois. 4,30 euros de l’heure. Est-ce un revenu souhaitable, digne, pour quiconque veut se mettre au service de ses concitoyens ?

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