Le ministre de l'Enseignement supérieur critiqué par des macronistes pour sa participation à une conférence de l'UNI
Une visite ministérielle qui indigne au sein même des soutiens du gouvernement. Plusieurs élus et figures de Renaissance ont publiquement critiqué la participation du ministre de l'Enseignement supérieur Patrick Hetzel (Les Républicains) à un événement, une sorte de congrès, organisé samedi 12 octobre par le syndicat étudiant UNI, réputé pour brasser de la droite à l'extrême droite.
Comme le note Le Nouvel Obs, le syndicat a en effet partagé une photo de l'événement sur le réseau social X où l'on voit le ministre sur scène, présentant "son projet politique" face à un public visiblement attentif. Le cliché est accompagné d'un message de gratitude: "Merci d’être aux côtés de l’UNI Monsieur le ministre!"
"Provocation", "droite dure", "pathétique"
Réagissant à cette publication, des députés Renaissance du groupe Ensemble pour la République ont exprimé leur hostilité vis-à-vis de la démarche de Patrick Hetzel. Dénonçant sur X "une véritable provocation" et "une erreur", l'élu du Val-de-Marne Guillaume Gouffier a toutefois expliqué être "sans surprise tant mes désaccords avec Patrick Hetzel sont forts. Je ne peux qu’exprimer mon opposition la plus totale à la présence du ministre de l’Enseignement supérieur auprès de l'UNI".
Le député Renaissance du Cher François Cormier-Bouligeon a lui aussi utilisé le terme de "provocation" d'un ministre issu de la "droite dure" à l'instar de son collègue de l'Intérieur Bruno Retailleau. "Le refus des dirigeants du PS de Bernard Cazeneuve à Matignon, leur incapacité à rompre avec Mélenchon, conduit à un gouvernement déséquilibré à droite", développe-t-il encore.
Condamnation forte également du côté des Jeunes avec Macron, qui dénoncent un déplacement "pathétique mais cohérent", alors que le président du mouvement Ambroise Méjean raille: "Pour une première sortie dédiée aux étudiants on pouvait difficilement choisir pire. Prochaine étape, la Cocarde avec Bruno Retailleau?", en référence au syndicat d'extrême droite La Cocarde étudiante.
"Près de 15 ans qu'un ministre n'avait pas mis les pieds à l'UNI, il y avait sans doute une raison", assène-t-il. Et la branche du syndicat dédiée aux anciens étudiants lui répond que "c'est sûrement parce que depuis 2012, il n'y a eu que des ministres de gauche".
Réaction des syndicats étudiants et de politiques
Les principaux syndicats ont également exprimé leur indignation, à l'instar de L'Union étudiante, l'Unef ou encore de la Fage. Plusieurs élus et personnalités politiques de gauche ont également dénoncé ce déplacement, comme le chef du Parti socialiste Olivier Faure, le sénateur communiste Pierre Ouzoulias ou le député insoumis Carlos Martens Bilongo.
Le ministre de l'Enseignement supérieur, nommé après l'arrivée de Michel Barnier à la tête du gouvernement, avait déjà fait réagir, principalement à gauche, lorsqu'il avait adressé un mail aux présidents d'université pour les mettre en garde contre les rassemblements pro-palestiniens sur leurs campus, invoquant les principes de neutralité et de laïcité. Initiative à laquelle Jean-Luc Mélenchon avait réagi en appelant à "mettre des drapeaux palestiniens partout où c'est possible" afin que le ministre n'ait "pas le dernier mot".