Liban : deux Casques bleus blessés, la Turquie évacue ses ressortissants

C’est à bord de deux navires que s’organise l’évacuation de 2 000 ressortissants turcs au Liban. Face à l’intensification des bombardements de l’armée israélienne, Ankara a décidé de mettre ses citoyens à l’abri, en les évacuant par voie maritime. Un moment de déchirement, mais aussi de soulagement pour la plupart d’entre eux.

"C'est indescriptible. Ils ont bombardé la rue devant notre maison. À partir de ce moment-là, j'ai dit que je ne voulais plus rester à Beyrouth", explique une ressortissante turque.

"J'espère que cette guerre se terminera bientôt parce que nous avons laissé notre famille là-bas, au Liban. J'y ai laissé mon mari. J'espère donc revenir bientôt", déclare une autre citoyenne turque évacuée.

Dans la capitale libanaise, les frappes israéliennes se poursuivent. Dans le sud du pays, deux Casques bleus ont été blessés, selon la Finul, qui accuse l’armée israélienne d’avoir délibérément visé son QG dans la région.

Depuis l’an 2000, cette force internationale des Nations Unies contrôle la “ligne bleue”, qui sépare Israël et le Liban.

Malgré les mises en garde de Washington, l’armée israélienne a promis, dans un communiqué publié ce jeudi, de continuer à frapper le Hezbollah “sans répit”. Mercredi, lors d’un échange téléphonique, Joe Biden a demandé à Benjamin Netanyahu de “réduire au maximum l’impact sur les civils” au Liban.

La Maison Blanche craint un scénario similaire à la bande de Gaza.

Dans le nord de l’enclave palestinienne, Tsahal poursuit ses opérations au sol, et a annoncé dimanche, avoir encerclé la zone de Jabalia.

“Un enfer sans fin” pour les 400 000 civils encore présents, selon Philippe Lazzarini, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.

Un communiqué du Croissant-Rouge a rapporté jeudi matin qu'au 28 personnes avaient été tuées et 54 autre blessées, à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.

Une frappe aérienne israélienne a touché une école abritant un centre de déplacés. L'armée israélienne affirme avoir mené une frappe "précise" sur des "terroristes", évoquant un centre de commandement du Hamas.

Le bilan des morts du conflit qui dure depuis un an a dépassé les 42 000, selon le ministère palestinien de la Santé contrôlé par le Hamas, qui ne fait pas de distinction entre militants et civils.

Menaces de représailles israéliennes contre l'Iran

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a de nouveau averti que les représailles d'Israël à la frappe de missiles iraniens sur son territoire la semaine dernière seraient "mortelles".

Dans un discours prononcé devant les troupes israéliennes, le ministre a déclaré que les représailles israéliennes prendrait l'Iran au dépourvu, sans toutefois fournir plus de détails sur l'ampleur de la réponse militaire de l'Etat hébreu.

"Ils ne comprendront pas ce qui s'est passé ni comment cela s'est produit", a souligné Yoav Gallant.

L’Iran a tiré près de 200 missiles sur Israël la semaine dernière après qu’Israël a intensifié ses frappes aériennes sur le Liban, tuant plusieurs hauts commandants du groupe militant Hezbollah soutenu par l’Iran – dont son chef Hassan Nasrallah.

Ces déclarations confirment qu'Israël n'a pas l'intention de ralentir sa campagne militaire contre le Hezbollah, qui a vu les Forces de défense israéliennes frapper la capitale libanaise, Beyrouth, et lancer ce qu'elle appelle une invasion terrestre "limitée" dans le sud du Liban.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de riposter à l'attaque iranienne. Cependant, il n’a pas confirmé quand ni comment cela se produirait dans le cadre de ce qui constituerait une nouvelle escalade du conflit qui s’intensifie au Moyen-Orient.

Le président américain Joe Biden a exhorté Netanyahu à éviter une frappe contre l'Iran qui toucherait des sites liés au programme nucléaire iranien ou à son secteur pétrolier, craignant un impact sur le marché mondial du pétrole qui ferait monter les prix et pourrait affecter l'élections présidentielle américaine.

Les deux dirigeants se sont parlés mercredi. C'était leur premier appel en sept semaines, la vice-présidente Kamala Harris se joignant à la conversation.

Malgré ses tentatives répétées pour négocier un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, Joe Biden a réitéré son soutien à Israël, félicitant apparemment Benjamin Netanyahu pour ses "opérations intenses et déterminées menées par Israël contre le Hezbollah", selon le bureau du Premier ministre israélien.

Depuis leur dernier échange téléphonique fin août, Netanyahu a intensifié ses attaques au Liban contre le Hezbollah.

Jeudi, une vidéo diffusée par l'agence de presse Associated Press semble montrer un groupe de soldats brandissant un drapeau israélien dans un village du sud du Liban, alors qu'une frappe de Tsahal a tué cinq ambulanciers, selon un porte-parole de la défense civile.

Israël intensifie par ailleurs ses raids en Syrie. La ville de Homs a notamment été visée ce jeudi matin.