La ministre Carole Grandjean accusée d'utiliser ses chauffeurs de fonction pour des missions privées
Les chauffeurs payés par le contribuable et affectés à la ministre seraient notamment chargés de transporter ses enfants dans leurs trajets quotidiens.
A-t-elle détourné à des fins personnelles les avantages liés à sa charge de ministre ? Une enquête de Mediapart publiée ce mercredi 13 décembre met en cause la ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnels, Carole Grandjean, accusée de "dévoiement de moyens publics".
Plus précisément, la femme politique âgée de 40 ans aurait utilisé les chauffeurs placés à son service par la République pour effectuer des missions d'ordre privé. Cette situation parfaitement illégale aurait été dénoncée il y a quelques mois par les employés concernés à leur hiérarchie, au sein de la division des cabinets (DDC).
Un rythme intensif qui met en danger les chauffeurs, mais aussi leurs passagers
D'après Mediapart, les chauffeurs de la ministre ont ainsi "déploré être soumis à des cadences intenses par une ministre qui leur demande de se rendre disponibles sur des plages horaires très larges, du matin jusqu’au soir, y compris pour ses proches (famille, amis ou soutiens politiques)".
Le média indépendant donne ainsi l'exemple d'un chauffeur "contraint de travailler pendant un mois complet, sans coupure" pendant la période d'absence d'un collègue malade. À moyen terme, ce rythme intensif a évidemment pour effet d'accentuer la fatigue des conducteurs et les met directement en danger dans l'exercice de leur métier, tout comme leur passagers.
Un chauffeur chargé de "servir son goûter" au fils de la ministre
Selon plusieurs témoignages, la situation est d'autant plus problématique que la ministre n'hésiterait donc pas à "prêter" ses chauffeurs à ses proches pour leur faciliter la vie. "D’après le témoignage remonté par son administration, écrit Mediapart, un chauffeur a par exemple été mobilisé pour transporter les parents de la ministre pour des visites de musées à Paris, pour accompagner son fils à un rendez-vous chez l’ophtalmologue ou lui servir son goûter."
Toujours selon le média d'investigation, un autre chauffeur aurait été chargé d'"aller chercher sa fille à la sortie d’un cours de théâtre, en actionnant son gyrophare (sans présence de la ministre dans le véhicule, mais à la demande de son officier de sécurité)." Loin de se limiter à des coups de main ponctuels, les abus dénoncés par les chauffeurs semblent ainsi s'apparenter à une routine fastueuse, aux frais du contribuable.
Si les journalistes de Mediapart affirment avoir constaté "sur place" la réalité de ces pratiques choquantes, la ministre, contactée par le site d'investigation, nie pour le moment les accusations qui lui sont faites et assure que ce sont ses chauffeurs qui ont proposé de lui rendre service. "Bien qu’il n’ait jamais été demandé à un chauffeur d’exécuter une mission qui ne serait pas dans le périmètre de son service, il arrive parfois que les équipes se proposent de rendre des services, très ponctuels, à moi ou à un membre de mon cabinet, pour nous permettre de faire face à nos impératifs", a-t-elle répondu à Mediapart.
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