Des milliers de personnes pourraient avoir été intoxiquées au plomb en Équateur

“Je me sens bien, mais je ne sais pas comment se porte mon organisme à l’intérieur, parce qu’ils ne m’ont pas testé à nouveau […] pour voir comment ça évolue concernant le plomb, s’il a augmenté, rien du tout”, se plaint Juan Calero au journal El Universo. Chargé il y a 25 ans de pulvériser les nids de moustiques qui transmettent la dengue, il fait aujourd’hui partie des 31 cas d’intoxication détectés par le ministère de la Santé équatorien, sur 311 tests réalisés dans plusieurs provinces, face à ce qui commence à ressembler à une véritable épidémie.

“C’est un chiffre alarmant”, prévient Hugo Navarrete, directeur du Centre d’études avancées de chimie de l’Université pontificale catholique de l’Équateur, interviewé dans un autre article du quotidien, car “si 10 % des prises de sangs analysées sont positives, cela veut dire qu’il pourrait y avoir des milliers, voir des dizaines de milliers de personnes intoxiquées dans les régions où elles ont été réalisées”.

Les enfants particulièrement exposés

Or les risques sont importants. Le plomb favorise le développement de la maladie de Parkinson et de cancers chez les adultes. Il peut en outre causer des dommages au cerveau et au système nerveux des enfants “qui l’accumulent tout au long de leur vie”. Quinze victimes sont mineures, l’une d’elles rapportant des niveaux dans le sang 10 fois supérieurs à la recommandation de 5 microgrammes par millilitre de sang de l’OMS.

C’est à partir d’une enquête réalisée par El Universo sur le cas d’un enfant contaminé aux États-Unis en mangeant des compotes fabriquées par l’entreprise équatorienne AustroFood – enquête ensuite étendue à 515 personnes − que les autorités ont décidé de réaliser des tests en Équateur.

COURRIER INTERNATIONAL
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La ville côtière de Guayaquil, dans le sud-ouest du pays, semble particulièrement touchée, puisque 26 cas y ont été détectés, contre quatre à Quito, la capitale, et un seul à Santa Helena.

Les sources possibles de contamination étant diverses (aliments, eau potable, peintures toxiques, usage de pesticides ou proximité de mines), aucune explication n’a encore été donnée quant à l’origine de ce phénomène. Les aliments et l’eau embouteillés semblent cependant particulièrement suspects, rapporte Teleamazonas.

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