Publicité

Les mille et une voix d'Asaf Avidan

Avec Asaf Avidan, les questions les plus simples amènent souvent des réponses complexes. Demandez-lui comment il va et il se lance dans un long monologue où il évoque pêle-mêle son excitation à parler de son nouvel album, son insatisfaction chronique et les affres de la création… Pour finalement ­conclure : "Mais qui suis-je pour me plaindre en ces temps troublés?" À 40 ans, le chanteur israélien semble toujours aussi écorché vif et cérébral, mais plus posé. Lui qui a fait de son chaos sentimental la sève de ses chansons s'épanouit désormais en couple, dans la campagne toscane, où il a emménagé dans une vieille bâtisse, avec des champs de vignes et d'oliviers pour seul horizon. "Mon petit kibboutz italien", s'amuse-t‑il.

Il confie avoir tout de même augmenté ses séances de psy pour apaiser son sevrage forcé de la scène, Covid oblige. "Les ­concerts sont thérapeutiques pour moi, je me sens donc un peu perdu…" En attendant sa tournée en mars, il présente son quatrième album solo, au titre emprunté à Aristote. "L'anagnorisis, c'est le moment crucial où un personnage littéraire se retrouve confronté à sa véritable identité." Voilà pour le postulat mais, comme souvent avec Asaf Avidan, rien n'est simple, surtout quand il s'agit de l'exploration de sa psyché, digne d'un travail d'archéologue. "Ce disque est une orgie de personnages, j'ai laissé toutes mes voix intérieures s'exprimer. Quand j'ai envoyé les premiers morceaux à mon ami et producteur Tamir Muskat, il s'est gratté la ...


Lire la suite sur LeJDD