Militante américano-turque tuée en Cisjordanie : la version de Tsahal mise en doute
Condamnée par le président des États-Unis, Joe Biden, et par son secrétaire d’État, Antony Blinken, la mort d’une militante turco-américaine de 26 ans, qui manifestait vendredi 6 septembre près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, continue de faire des vagues. L’armée israélienne a reconnu le 10 septembre qu’il était “très probable” qu’Aysenur Eygi ait été la cible de tirs qualifiés de “non intentionnels” durant une “émeute violente”.
Une enquête du Washington Post vient jeter le doute sur cette affirmation, reprise Joe Biden lui-même. En se fondant sur des images vidéo et des témoignages, le quotidien montre “que les heurts s’étaient calmés et que les protestataires avaient reculé”.
La jeune Américaine, venue manifester contre une implantation illégale de colons israéliens récemment reconnue par le gouvernement très à droite d’Israël, souhait être “une présence protectrice” pour les Palestiniens “en pleine escalade de la violence dans le territoire occupé par Israël” en parallèle de la guerre à Gaza. Elle comptait, selon une bénévole australienne présente sur place, se tenir à distance des affrontements, qui ont éclaté après une prière. “Sa prudence ne l’a pas protégée”, écrit le journal.
Une cible éloignée
Aysenur Eygi a été touchée à la tête “plus d’une demi-heure après le moment le plus intense des affrontements à Beita” et “environ 20 minutes après que les manifestants se furent repliés en bas de la colline”, à quelque 200 mètres des soldats israéliens les plus proches, qui étaient donc hors de portée des jets de pierre qui les avaient visés, selon le Washington Post.
Ce n’est pas la première fois que des violences se produisent à cet endroit, ajoute le quotidien. “Depuis 2021, Tsahal a tué 15 Palestiniens durant des manifestations à Beita, selon [l’association palestinienne] Faz3a et Hisham Dweikat, un habitant […]. Le mois dernier, un autre citoyen américain, Daniel Santiago, enseignant de 32 ans du New Jersey, a reçu une balle des forces israéliennes dans la cuisse dans le bosquet d’oliviers où Aysenur Eygi a été tuée.”
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