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Mike Pence promet un soutien "inébranlable" des USA à l'Otan

Le vice-président américain Mike Pence a tenu, lors d'une conférence sur la sécurité qui se tenait à Munich, à rassurer les alliés européens des Etats-Unis samedi, qualifiant d'"inébranlable" l'engagement de l'administration Trump envers l'Otan. /Photo prise le 18 février 2017/Guido Bergmann/Bundesregierung/Handout via REUTERS

par Roberta Rampton et John Irish MUNICH (Reuters) - Le vice-président américain, Mike Pence, a tenu à rassurer les alliés européens des Etats-Unis samedi, qualifiant d'"inébranlable" l'engagement de l'administration Trump envers l'Otan. Les Etats-Unis, a-t-il dit, comptent demeurer aux côtés de l'Europe même s'ils recherchent de nouveaux moyens de coopération avec la Russie. Participant à une conférence sur la sécurité qui se tenait à Munich, Mike Pence a affirmé que le nouveau gouvernement américain entendait préserver l'ordre issu de la Seconde Guerre mondiale. Cette précision était attendue par des alliés rendus inquiets par les déclarations contradictoires de Donald Trump sur l'Alliance atlantique et par son irritation envers une Union européenne qu'il a jugée vouée à l'effondrement. "C'est la promesse du président Trump : nous sommes aux côtés de l'Europe aujourd'hui et chaque jour parce que nous sommes liés par les mêmes idéaux nobles - la liberté, la démocratie, la justice et l'état de droit", a déclaré Mike Pence devant un auditoire très attentif. Réaffirmant l'engagement militaire américain dans l'Otan, le vice-président a repris la position exprimée cette semaine par le secrétaire à la Défense, James Mattis, lors de sa première rencontre avec ses homologues de l'Alliance atlantique à Bruxelles. Mike Pence a rappelé toutefois que plusieurs pays membres ne s'étaient pas engagés de "manière claire et crédible" dans un effort financier suffisant pour soutenir l'Otan. Le traité de l'Atlantique-Nord prévoit que les Etats affectent 2% de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires. Cette question de la contribution des alliés se pose avec plus d'acuité depuis que Donald Trump a estimé que l'Otan était une organisation "obsolète" et a critiqué le fait que les Etats-Unis supportaient une part injuste des coûts de fonctionnement. AYRAULT SCEPTIQUE Si le ministre polonais de la Défense, Antoni Macierewicz, a accueilli favorablement les déclarations de Mike Pence, plusieurs autres participants, dont le ministre français des Affaires étrangères, se sont montrés circonspects. "Les tendances protectionnistes sont de retour avec une remise en cause des instruments qui permettent d'éviter que seuls les rapports de forces organisent le monde", a ainsi déploré Jean-Marc Ayrault. "Face à ces tendances, quelle réaction ? Celle du repli sur soi et la tentation illusoire de se réfugier derrière les frontières et les murs et celle de la nostalgie pour la guerre froide dans une approche manichéenne des amis et des ennemis ?", s'est interrogé le ministre. Regrettant que Mike Pence n'ait rien dit à propos de l'Union européenne, Jean-Marc Ayrault a rappelé "la détermination de la France et de l'Allemagne à renforcer l'unité" de l'UE. Face à la nouvelle donne internationale, les alliés s'inquiètent également de la stratégie offensive de la Russie et du ton conciliant que Donald Trump adopte à l'égard de Moscou. Mike Pence a toutefois affirmé que les autorités russes devaient tenir les engagements pris lors des accords de paix de Minsk sur l'Ukraine et travailler à une diminution des violences dans l'est de ce pays. "Sachez bien ceci : les Etats-Unis continueront à tenir la Russie pour responsable, tout en cherchant un nouveau terrain d'entente que le président Trump, comme vous le savez, pense pouvoir trouver", a estimé Mike Pence. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dans son discours, prononcé un peu plus tard, rappelé que Moscou souhaitait établir avec Washington des relations "pragmatiques" fondées sur le respect mutuel. Mais il a estimé que l'Otan était "une institution de la Guerre froide" dont l'expansion au cours des trente dernières années a été source de tensions sans précédent en Europe. (Avec Vladimir Soldatkin et Shadia Nasralla, Pierre Sérisier et Gilles Trequesser pour le service français)