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Mike Pence juge possible une issue pacifique en Corée

Mike Pence a jugé samedi que la crise coréenne pouvait encore être réglée pacifiquement grâce à l'engagement de la Chine. /Photo prise le 17 avril 2017/REUTERS/Kim Hong-Ji

SYDNEY (Reuters) - Achevant sa longue tournée dans la région Asie-Pacifique placée sous le signe des tensions avec le régime nord-coréen, le vice-président américain, Mike Pence, a jugé samedi que la crise coréenne pouvait encore être réglée pacifiquement grâce à l'engagement de la Chine. "Nous sommes réellement convaincus, puisque nos alliés dans la région et la Chine font pression, qu'il existe une chance de parvenir par des moyens pacifiques à un objectif historique d'une péninsule coréenne dénucléarisée", a-t-il dit. "Nous sommes encouragés par les mesures que la Chine a prises jusqu'à présent", a poursuivi le vice-président américain. Pence, qui doit quitter dimanche l'Australie, s'exprimait lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre australien Malcolm Turnbull à Sydney, dernière étape de son déplacement de dix jours dans cette région du globe. Le président Donald Trump, qui a reçu son homologue chinois Xi Jinping au début du mois en Floride, a promis d'empêcher la République populaire démocratique de Corée d'être en mesure de procéder à une frappe nucléaire contre les Etats-Unis. Mais il a aussi salué cette semaine les initiatives chinoises pour museler "la menace nord-coréenne". Les tensions se sont vivement accrues ces derniers mois à la suite de nouveaux essais nucléaires et balistiques menés par le régime de Pyongyang au mépris des résolutions et des sanctions imposées par les Nations unies. Quelques heures avant l'arrivée de Pence en Corée du Sud, dimanche dernier, la Corée du Nord procédait à un nouvel essai de missile qui s'est soldé par un échec. La veille, le pouvoir nord-coréen avait célébré le 105e anniversaire de la naissance du fondateur de la RPDC, Kim Il-sung, par une gigantesque parade militaire dans Pyongyang. En déplacement lundi dernier sur la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées, Pence a souligné que la politique de "patience stratégique" des Etats-Unis à l'égard de Pyongyang était terminée. "La Corée du Nord serait bien avisée de ne pas tester la détermination de Trump", ajoutait-il. SÉOUL EN ALERTE A Sydney, Mike Pence a par ailleurs annoncé samedi que le porte-avions USS Carl Vinson et son groupe aéronaval se trouveraient en mer du Japon, au large de la péninsule coréenne, "dans les prochains jours", avant la fin du mois. Une grande confusion a entouré la localisation de cette "armada" dont Trump avait ordonné le déploiement au large de la Corée pour adresser un signal à Pyongyang. Mais il est apparu en début de semaine que le groupe aéronaval, alors qu'on pensait qu'il faisait route dans cette direction, avait en fait poursuivi vers l'Australie pour participer à des manoeuvres militaires. La Corée du Sud reste pour sa part en alerte avancée à l'approche d'un nouvel anniversaire important du calendrier nord-coréen. Pyongyang fêtera mardi le 85e anniversaire de la création de l'Armée populaire de Corée, célébration qui pourrait être l'occasion d'une nouvelle démonstration de force et peut-être d'un sixième essai nucléaire. D'autant qu'une importance concentration de forces se trouve de part et d'autre de la DMZ avec la fin d'une part des exercices militaires hivernaux de l'armée nord-coréenne et, de l'autre, des manoeuvres annuelles entre les armées sud-coréenne et américaine. Washington a fait état d'un niveau d'activité inhabituel des bombardiers chinois, laissant entendre que l'armée de Pékin se tenait en alerte. Des images satellite analysées par 38 North, un site de surveillance de la Corée du Nord basé à Washington, suggèrent en outre de l'activité sur le site nucléaire de Punggye-ri. 38 North souligne cependant qu'il est difficile d'en interpréter la signification. (Roberta Rampton et Colin Packham avec Ju-min Park; Julie Carriat et Henri-Pierre André pour le service français)