Mijaín López fêté en héros à Cuba après sa cinquième médaille d’or consécutive
“Si une œuvre humaine peut être proche de la perfection, c’est bien celle qui vient d’être accomplie ici”, s’enthousiasme Granma, le quotidien du Parti communiste de Cuba (PCC), après le succès de Mijaín López. Le lutteur cubain est en effet entré dans l’histoire olympique, mardi 6 août, en remportant une cinquième médaille d’or consécutive dans une seule et même spécialité, la lutte gréco-romaine, dans la catégorie reine des moins de 130 kilos.
C’est plus que ne l’ont fait des légendes du sport comme Carl Lewis ou Michael Phelps. Mijaín López aligne les médailles d’or sans interruption depuis les Jeux de Pékin, en 2008.
“Mijaín es Cuba”, (“Mijaín est Cuba”), titre donc Granma à la une de l’édition du mercredi 7 août. Le journal signale également que “Raúl [Castro] a félicité le géant de Herradura”, du nom de son village de naissance : “Après avoir assisté avec une grande émotion à cet exploit impeccable […], le chef de la révolution cubaine […] lui a déclaré qu’il espérait le voir en personne après son retour dans sa patrie, où il recevra l’hommage mérité d’un peuple qui le considère comme l’un de ses fils les plus glorieux.”
Le “Guérillero de Cuba”
Surnommé le “Terrible”, Mijaín López, qui aura 42 ans le 20 août, a remporté la finale contre un ex-compatriote, Yasmani Acosta, autre lutteur de l’île des Caraïbes, qui a fait défection en 2015 et défendait les couleurs du Chili, dont il a obtenu la nationalité. Les “désertions” de sportifs sont courantes sous la dictature, pour des raisons politiques ou économiques.
Mais celui qui préfère être surnommé le “Guérillero de Cuba” reste fidèle au régime. Il est même député de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire depuis plus d’un an. “Je me sens fier d’être cubain, de rendre à Cuba tout ce qu’elle m’a donné”, a-t-il déclaré après sa victoire.
“Mijaín es Cuba”, a donc également lancé sur son compte X Miguel Díaz-Canel, l’actuel président de la République et premier secrétaire du PCC : “Je n’exagère pas en disant #MijaínEsCuba : le peuple aux racines africaines et européennes qui ne se rend pas, ne se vend pas, et qui croit en lui-même et en ses enfants. La plus belle chose que l’on ait pu voir dans ces Jeux olympiques, sans chauvinisme cubain. C’est là un exploit unique. Admirable !”
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