Les migrants dans le piège des Balkans

Près de la frontière gréco-macédonienne, le 17 juin. Privés de transports en commun, des milliers de migrants traversent la Macédoine en vélo.

Depuis janvier, près de 57 000 réfugiés ont traversé la Macédoine pour atteindre l’Union européenne. Ils doivent éviter aussi bien les autorités que les nombreux réseaux criminels.

«Nous roulions en voiture, mon ami, mon fils de 6 ans et moi.» Ahmed est un sunnite d’Irak. Il a quitté son pays il y a un an, au début du ramadan, quand sa ville, Mossoul, est tombée aux mains de l’Etat islamique. «Mon fils était sur la banquette arrière, mon ami au volant. Deux balles ont fait exploser sa tête. Du sang et de la cervelle ont giclé sur mon fils.» Ahmed espère rejoindre Helsinki (Finlande), où il compte faire venir sa famille et soigner son enfant devenu «autiste».

Après avoir quitté l’Irak, il a pris le bateau à Izmir, en Turquie, avec un groupe de réfugiés. Destination, la Grèce. «A Evzoni, avant la Macédoine, un Soudanais nous a donné rendez-vous dans une pizzeria. Il nous a dit d’aller tout au nord, à Vaksince, où nous serions accueillis dans une maison. Le deal : 800 euros pour traverser la frontière serbe, cachés dans un camion. Au final, j’ai dû payer une rançon de 1 200 euros. Il y avait des familles d’Afghans, de Nigériens, de Soudanais… Des types armés de kalachnikovs nous surveillaient. Ceux qui n’avaient pas d’argent étaient battus jusqu’à ce que leur famille leur transfère la somme exigée via Western Union.»

Près de 3 000 personnes par jour

La Macédoine est connue sous le nom de «Mafiadonia» parmi les migrants, pour ses réseaux criminels qui kidnappent et rackettent les étrangers. Des histoires circulent : des Afghans, Bangladais, Marocains liés à la mafia locale dépouillent les petits groupes de voyageurs qui pénètrent dans la vallée du Vardar après avoir franchi la frontière avec la Grèce. Le 11 juin, la police a investi la «maison de l’horreur» à Vaksince. Ce hameau stratégique pour la contrebande a fait la une des médias : quatre Albanais de Macédoine et 128 migrants ont été arrêtés. Le «boss», un Afghan surnommé «Ali Baba» et installé dans le village depuis (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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