Migrants noyés en Grèce: pour Braun-Pivet, une minute de silence ne doit pas servir à "faire le buzz"
Pas le bon moment selon Yaël Braun-Pivet. La présidente de l'Assemblée nationale a refusé mardi d'accorder la minute de silence demandée par le député LFI de Paris Aymeric Caron en mémoire des migrants morts noyés au large de la Grèce. Elle s'explique ce dimanche dans Le Parisien, estimant qu'on "ne lance pas des minutes de silence à la volée".
"Les usages veulent que nous en discutions ensemble ou que je sois a minima prévenue", explique-t-elle.
"L’Assemblée nationale, c’est le lieu des débats organisés (...), (ce) n’est pas une zone de non-droit", clame-t-elle.
Le député de Paris avait pris la parole au sein de l'hémicycle pour dénoncer l'un des "naufrages les plus meurtriers en Méditerranée", après la mort d'au moins 78 personnes.
"Un moment solennel"
Celle qui occupe le perchoir de l'Assemblée ne se dit pas opposée en soi à la tenue d'une minute de silence pour les migrants disparus, mais estime qu'il existe des règles.
"Une minute de silence est un moment très important. C’est un moment solennel que l’on fait en mémoire de victimes", assure-t-elle.
"Ça ne doit en aucun cas servir pour faire le buzz, encore moins sur un tel drame."
"Je ne vois pas pourquoi l'improvisation empêcherait l'union"
Après la prise de parole de l'Insoumis mardi dernier, plusieurs députés de gauche de la majorité et des ministres s'étaient levés un court instant, semblant prêts à répondre favorablement à la suggestion du député, mais Yaël Braun-Pivet avait rapidement rejeté la proposition.
"Mes chers collègues, je trouve qu'effectivement cette idée est formidable mais la conférence des présidents est là pour ça, pour que nous puissions décider collectivement des moments dans lesquels, dans cet hémicycle, nous honorons les personnes disparues", avait-elle expliqué.
"Je ne vois pas pourquoi l'improvisation empêcherait l'union", lui a répondu Aymeric Caron, avant de dénoncer "le silence gêné et coupable qui accompagne depuis une semaine ce drame".
La décision de Yaël Braun-Pivet avait ensuite été critiquée par nombre d'élus de gauche, l'insoumise Clémentine Autain déplorant un "argument abscons de procédure" et sa collègue Rachel Keke disant son sentiment de "honte".