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Migrants dans le Nord: face à l'hiver, les associations demandent un hébergement inconditionnel

Un camp de migrants à Grande-Synthe en 2019. - FRANCOIS LO PRESTI
Un camp de migrants à Grande-Synthe en 2019. - FRANCOIS LO PRESTI

Les associations venant en aide aux migrants sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais s'inquiètent de leur détresse face aux conditions hivernales, en particulier à Grande-Synthe où la préfecture refuse d'ouvrir des salles pour les héberger sur place, par crainte de nouveaux "points de fixation".

Dans une lettre adressée au préfet du Nord le 12 janvier, les associations intervenant à Grande-Synthe lui demandent de mettre en place "en urgence, un dispositif de mise à l'abri pérenne, accessible à tous de manière inconditionnelle, durant toute la période hivernale et disséminé le long de la côte". Elles disent avoir recueilli "d'innombrables témoignages d'hommes, de femmes et d'enfants épuisés physiquement et mentalement par les conditions hivernales (froid, pluie, humidité, vent etc)".

Selon elles, les mises à l'abri actuellement proposées par les autorités dans des centres d'accueil et d'examen de la situation (CAES) sont inadaptées aux besoins des exilés, qui pour la plupart ne souhaitent pas demander l'asile en France ou ne peuvent pas le faire parce qu'ils ont déjà déposé leurs empreintes dans un autre pays européen.

"Quand les gens montent dans les bus, ils ne savent pas où ils vont. Ce n'est jamais à moins de 30 km. Ils se retrouvent loin, ils restent parfois quelques jours et ils reviennent", résume Claire Millot, de l'association Salam, rapportant qu'une de ces opérations de mise à l'abri a eu lieu samedi alors qu'elles n'ont habituellement pas lieu le week-end.

Des dispositifs de mise à l'abri "renforcés"

Si le sous-préfet de Dunkerque Hervé Tourmente assume "le choix fait dans le Nord de ne pas ouvrir de gymnase ou de grande salle qui créerait des points de fixation", il souligne que dès vendredi, les dispositifs de mise à l'abri ont été renforcés.

"Plus de 100 personnes ont accepté entre vendredi et samedi" cette mise à l'abri et "le dispositif n'est pas saturé, il y a encore des places", indique-t-il. Environ 150 places sont disponibles dans le département "mais s'il le faut on peut en ouvrir encore", assure-t-il.

"La constance de la politique des autorités, c'est de décourager les gens de rester là, donc cela passe par des dispositifs d'accueil éloignés", regrette François Guennoc, de l'Auberge des migrants.

A Calais, la préfecture du Pas-de-Calais a en revanche ouvert un hangar pour héberger des migrants pendant la nuit "à la suite de demandes liées aux conditions météo", en complément des places en CAES, a expliqué samedi le sous-préfet de Calais, Michel Tournaire. Si François Guennoc se réjouit de cette ouverture, il se dit "un peu étonné du nombre de places", environ 200, au regard du nombre d'exilés présents à Calais, qu'il évalue à 500 à 600, contre environ 300 à Grande-Synthe.

Article original publié sur BFMTV.com