Comment les migrants de l'Ocean Viking vont désormais être pris en charge

Après que le navire Ocean Viking est arrivé ce vendredi au port militaire de Toulon, les migrants vont être pris en charge dans une "zone d'attente". Celle-ci leur interdit notamment de "pénétrer sur le territoire national".

Le navire Ocean Viking transportant 230 migrants à son bord est arrivé au port militaire de Toulon ce vendredi à 8h50. Dans la foulée, ses passagers ont commencé à débarquer.

Le préfet du Var Evence Richard a fait un point devant la presse, notamment pour lister les "moyens importants" mobilisés par l’État, lesquels représentent "près de 600 personnes".

"D'abord au niveau des forces de l'ordre et de sécurité, à peu près 240 fonctionnaires pour garder le site d'hébergement, 125 membres de la police de l'Air et des frontières, 38 douaniers, des effectifs de la DDSP (Direction centrale de la Sécurité publique), de la gendarmerie du Var et des Alpes-Maritimes", a détaillé Evence Richard.

Au registre médical, le haut fonctionnaire a signalé entre autres la présence du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) et du Samu. Enfin, "pour assurer l'ensemble des formalités, des fonctionnaires, des agents de la préfecture, des personnels de l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et de l'Offi (Office français de l’immigration et de l’intégration) ont aussi été mobilisés".

Les migrants placés dans une zone d'attente

Également présent au point presse, Éric Jalon, directeur général des étrangers en France, a précisé le “cadre juridique” dans lequel s’effectuera la prise en charge des migrants. Il s’agira d’un placement dans ce que l’on appelle une "zone d’attente". Cette procédure “s’applique à des personnes de nationalité étrangère qui entrent dans l’espace Schengen sans remplir les conditions légales pour y être autorisées".

Ces individus, a précisé Éric Jalon, ne "sont donc pas autorisés à pénétrer sur le territoire national" et se retrouvent "dans l’obligation de demeurer" dans la zone d’attente, par ailleurs "sous le contrôle des services de la polices aux frontières".

Les personnes prises en charge dans ce lieu "peuvent y être maintenues jusqu’à vingt jours ou dans certains cas, quand elles effectuent une demande d’asile entre le 14e et le 20e jour, jusqu’à 26 jours", soit la "durée maximale". Quant à la durée initiale de placement, elle est de quatre jours.

"C’est ensuite le juge des libertés et de la détention qui peut autoriser, sur demande de l’administration, le maintien en rétention par période successive de huit jours", a précisé Éric Jalon.

Des vérifications sécuritaires

Les personnes prises en charge dans la zone d’attente seront soumises à des "vérifications sécuritaires, effectuées par les services compétents du ministère de l’Intérieur et particulièrement par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure)".

Ensuite, les migrants auront la possibilité de demander l’asile. Dans ce cas, un "entretien sera organisé dans un délai de 48 heures ouvrées avec des agents de l’OFRPA", lequel mobilise à partir de ce week-end, "16 agents pouvant réaliser jusqu’à 90 entretiens par jours". Par ailleurs, cet entretien n’a pas "pour objet de statuer sur la demande d’asile mais de déterminer si celle-ci doit être considérée ou non comme manifestement infondée".

En vue de ces échanges, "d’importantes capacités d'interprétations" seront mobilisées sur place, mais également à distance avec une plateforme où des "interprètes dans de nombreuses langues seront disponibles”.

La France prendra en charge un tiers des migrants

Par la suite, "si l’OFPRA considère que la demande d’asile n’est pas manifestement infondée et, sauf objection des vérification insécuritaires", les migrants seront "conduits dans des lieux d’hébergement". Mais aussi dans les "services chargés d’engager l’examen, au fond, de la demande d’asile", soit le "guichet unique de demandeurs d’asile".

Pour ce qui est des personnes dont "la demande d’asile serait manifestement infondée ou qui présenteraient un risque sécuritaire", elles seront l’objet de "procédures d’éloignement" afin qu’elles "regagnent leur pays d’origine".

Enfin, toutes les personnes arrivant en France ce vendredi n’ont pas vocation à rester dans le pays. Comme l’a rappelé Éric Jalon, "neuf pays ont déjà accepté de procéder à des relocalisations". Ils prendront ainsi en charge deux tiers des personnes arrivées en France.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Le bateau humanitaire Ocean Viking arrivé au port militaire de Toulon