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Migrants : une impression de déjà-vu

Des migrants à proximité du terminal Eurotunnel de Coquelles (Pas-de-Calais) le 2 août 2015. (Photo François Lo Presti. AFP)

Une impression de déjà-vu. Il y a à peine deux mois, l’attention médiatique était focalisée sur la frontière entre la France et l’Italie. Souvenez-vous, devant l’afflux de migrants qui cherchaient à passer en France, Matteo Renzi, le président du Conseil italien, avait tapé du poing sur la table, assurant que ce problème ne concernait pas que la seule Italie et devait se régler de manière collective. Aujourd’hui, nos phares sont braqués sur Calais. Devant l’arrivée de migrants qui cherchent à passer au Royaume-Uni, Britanniques et Français en appellent à une mobilisation européenne et générale. L’actualité bégaye, et nous avec. Entre ces deux événements, il ne s’est donc rien passé, chaque pays se contentant de renvoyer la responsabilité sur l’autre et d’appeler à un renforcement des mesures sécuritaires : le dispositif de quotas qui permettrait d’absorber un bon nombre de demandeurs d’asile a été balayé par une majorité de pays européens réfractaires à toute idée de répartition commune ; la réflexion sur un flux légal d’immigration est au point mort ; l’unification de traitement des demandes d’asile est encore loin de voir le jour, alors qu’elle permettrait des réponses plus rapides… Cette inaction se compte en morts à Calais. Et partout, la tension est en train de monter d’un cran. A Paris, les migrants courent d’un camp de fortune à un autre, en attendant mieux. Même l’Allemagne, souvent citée en exemple dans sa gestion du sujet, doit affronter des accès de violence. Entre Vintimille et Calais, il y a un bon millier de kilomètres à vol d’oiseau. Deux villes à la fois si loin et si proches, deux impasses pour des migrants en quête d’un idéal largement fantasmé et pour nos politiques migratoires dépassées par l’actualité en marche.



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