Migrants De plus en plus dur

Destruction d’abris, intensification des expulsions… Alors que se tient ce lundi la journée internationale des migrants, la France a déjà donné un sévère tour de vis. Annoncé par le gouvernement, le projet de loi «immigration et asile» inquiète fortement les associations.

Il y a d’abord eu les petites phrases de Gérard Collomb. A Calais le 22 juin, le ministre de l’Intérieur a multiplié les propos brutaux, appelant les associations à «aller exercer leur talent ailleurs» avant d’ajouter que la ville ne devait plus être un «abcès de fixation» des migrants «enkystés» dans la région. Puis il y a eu les actes.

Afin que la «jungle» de Calais, démantelée en octobre 2016, ne se reforme pas, la police y rend la vie des migrants infernale. Destruction des abris, confiscation des couvertures, emploi de gaz lacrymogène… Fin juin, il a fallu que le tribunal administratif de Lille l’ordonne pour que des points d’eau et des WC soient mis à disposition des personnes de passage. «Les gens sont empêchés de survivre», résume le secrétaire général de la Cimade, Jean-Claude Mas. C’est la même chose à Paris, ou dans la vallée de la Roya. A la frontière italienne, l’Etat «refoule sciemment les personnes avant qu’elles ne puissent faire» les démarches, déplore-t-il.

Dans le Calvados, «il y a une persécution des forces de l’ordre, donc les migrants font la navette entre Caen et Ouistreham», dénonce l’ex-députée écologiste Isabelle Attard. «C’était déjà pas triste sous Cazeneuve, mais là, avec Collomb, j’appelle ça de la torture, s’indigne-t-elle. Il y a un minimum de décence à avoir : fournir de l’eau, c’est ce que les vieilles dames donnent aux chats du quartier !»

«Absurdité»

L’objectif de Beauvau est d’accélérer les expulsions, en hausse de 8 % en 2017. Gérard Collomb, dans une circulaire prise début décembre, exige des préfets qu’ils augmentent leurs objectifs d’éloignement des personnes déboutées ou «dublinées», c’est-à-dire qui devraient faire leur demande dans le premier pays européen (...)

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