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Pour les migrants de Calais, la maire s'oppose à la création d'un "sas"

La maire de Calais Natacha Bouchart s'est catégoriquement opposée à la solution proposée par le médiateur au sujet de la crise des migrants transitant par la ville des Hauts-de-France (photo d'archive prise en avril 2015 au cours d'une conférence de presse à Calais). (Photo: Pascal Rossignol /Reuters)
La maire de Calais Natacha Bouchart s'est catégoriquement opposée à la solution proposée par le médiateur au sujet de la crise des migrants transitant par la ville des Hauts-de-France (photo d'archive prise en avril 2015 au cours d'une conférence de presse à Calais). (Photo: Pascal Rossignol /Reuters)

MIGRANTS - Une fin de non-recevoir. Alors qu’elle ne s’était pas encore exprimée depuis le début de la grève de la faim d’un prêtre et de deux associatifs, ni après l’arrivée du médiateur dépêché par le gouvernement dans sa ville, la maire de Calais Natacha Bouchart (LR) se montre catégorique ce mercredi 3 novembre, comme le rapportent nos confrères de France 3.

Didier Leschi, envoyé dans les Hauts-de-France pour tenter de trouver une solution convenable aux yeux des différentes parties, avait notamment proposé la mise en place d’un “sas” temporaire. Le principe était simple: proposer un hébergement pour une nuit à Calais à un maximum de 300 migrants avant de les mener le lendemain vers une solution pérenne hors de la ville.

“C’est hors de question”, a simplement répondu l’édile Les républicains ce mercredi à l’antenne locale de France 3, avançant l’argument de l’absence de structure adaptée à ces hébergements d’urgence, qui ne sont pourtant censés être utilisés -a précisé le médiateur- qu’à la suite des expulsions massives. “Il n’y aura pas de mise à l’abri directement à Calais et pas 300 places de mobilisées pour ces mises à l’abri”, a ainsi asséné Natacha Bouchart.

Natacha Bouchart fustige l’action des grévistes de la faim

Selon elle, cette solution risquerait de provoquer l’apparition et la formation d’une nouvelle “jungle”, ce qu’elle refuse catégoriquement. “Si on recrée un lieu (de ce genre), on refait l’appel d’air. Et on a suffisamment été éprouvés, les Calaisiens et les migrants eux-mêmes, par ces formes de dispositifs”.

Et la maire de Calais ne s’arrête pas en si bon chemin, assurant n’avoir eu aucun contact avec Didier Leschi, dont elle juge assez petitement le travail. Toujours auprès de France 3, elle déclare ainsi que les médiateurs qui viennent dans sa ville “ne connaissent pas le fond du problème et la méthodologie qui malheureusement s’engage derrière toutes ces difficultés humanitaires”.

Des difficultés à propos desquelles l’élue envoie d’ailleurs un message ambivalent, principalement au moment d’évoquer le sort du père Philippe Demeestère et des deux militants Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, qui en sont à leur 24e jour de grève de la faim. Natacha Bouchart dénonce ainsi une action qui ne sert selon elle qu’à créer “un buzz médiatique”, raison pour laquelle elle a décidé de ne pas leur rendre visite.

Et d’ajouter que les trois grévistes sont de toute façon entourés de militants “jeunes et radicalisés” qui ne sont pas forcément là pour aller vers l’apaisement. “Je conseille aux grévistes de la faim de se faire entourer de personnes bienveillantes et pas de personnes qui viennent les renforcer dans leurs convictions”, conclut-elle, se dédouanant de toute responsabilité dans cette crise en expliquant qu’elle n’incombe pas au pouvoir municipal. Ambiance.

À voir également sur le HuffPost: À 24 ans, elle secourt des migrants en Méditerranée et dénonce ceux qui “s’en fichent”

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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