Publicité

Migrants : à Paris-VIII, l’occupation trouve son rythme

A Paris-VIII, à Saint-Denis, le 16 mars.

Depuis le 30 janvier, des migrants et des étudiants occupent un bâtiment de l’université Paris Vincennes-Saint-Denis.

Des frites taillées au couteau reposent dans une grande bassine d’eau, à côté d’un immense saladier rempli de tomates, de maïs et de frisée. Du bœuf en sauce frémit dans une poêle. C’est le début de l’après-midi, plusieurs personnes s’activent pour préparer le déjeuner dans une salle de l’université Paris-VIII, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Des dizaines de sachets de pâtes, des boîtes de conserve, des tubes de sel et d’épices, récupérés à Rungis ou donnés par des sympathisants, s’amoncellent sur des tables. Depuis le 30 janvier, la vie quotidienne s’organise ici par roulements – à chacun son tour de ménage ou de cuisine – après que des étudiants et des migrants ont investi les lieux.

Au-delà de la mise à l’abri de ces derniers, qui dormaient jusque-là pour la plupart dans des campements parisiens, l’enjeu est politique : il s’agit de construire un rapport de force avec les autorités afin d’obtenir la régularisation des occupants, et de revendiquer notamment la fin de la distinction entre migrants dits économiques et réfugiés politiques. «Les canaux institutionnels ont montré leurs limites, juge une étudiante investie dans l’occupation depuis le début. Les institutions qui participent à la criminalisation des migrants, à la bureaucratisation de la question migratoire, qui appliquent des décisions politiques à l’origine de traitements cruels et absurdes, je n’y crois pas. On ne fait pas de la politique par l’humanitaire : ici on oppose de la politique à la politique» migratoire du gouvernement.

Si certains exilés arrivés au début de l’occupation ont depuis quitté l’université, d’autres, notamment venus de celle de Jussieu (Paris Ve) où une tentative d’occupation a échoué fin février, les ont remplacés. Une centaine de migrants, en grande majorité des hommes, originaires du Soudan, du Tchad, d’Erythrée, d’Ethiopie, d’Afrique de l’Ouest ou (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

A l'université du Mirail à Toulouse : «Mai 68, ils commémorent, on recommence»
De de Gaulle à Hollande, sept présidents français aux Etats-Unis
Réforme de la justice : grève du zèle des avocats
Constitution: l’opposition, furieuse contre Belloubet, quitte l’hémicycle
SNCF, fonctionnaires: Macron face à son premier test social d’envergure