Ces microbes qui peuplent notre cerveau : bienvenue en terre inconnue
Un étrange paysage s’affiche à la une de New Scientist. Il est peuplé de bactéries, virus, champignons… Cela fait une vingtaine d’années que l’on sait qu’un microbiome de ce genre occupe nos entrailles. Mais depuis peu, on se rend compte que des microbes sont aussi présents dans notre cerveau. C’est ce territoire encore inconnu que nous invite à défricher l’hebdomadaire britannique cette semaine.
“Les communautés microbiennes du cerveau suscitent un intérêt croissant, peut-on lire dans l’article à l’honneur de cette édition du 28 septembre. Notre matière grise déborde en fait de bactéries, de virus et d’organismes fongiques, et mieux comprendre ce microbiome insoupçonné donne de grandes chances de prévenir des maladies neurodégénératives.”
Un corpus grandissant d’études suggère que la démence peut résulter d’une augmentation de la charge microbienne dans le cerveau à mesure que nous vieillissons. “Dans notre jeunesse, le système immunitaire est assez fort pour empêcher que trop de ces organismes atteignent nos tissus neuronaux. Avec l’âge, en revanche, nos défenses s’affaiblissent – un processus appelé ‘immunosénescence’ – et laissent passer certains microbes”, explique le magazine.
Et s’ils nous aidaient à penser ?
On ne sait pas exactement comment ces microbes se retrouvent dans notre cerveau, et plusieurs hypothèses sont avancées. Mais ce qui compte le plus pour certains chercheurs, c’est ce qu’ils y font. Sont-ils entièrement responsables de maladies comme Alzheimer ? Et dans ce cas, peut-on les cibler pour empêcher la maladie de se développer ? Sont-ils uniquement nocifs ? “Après tout, certains microbes intestinaux facilitent la digestion, il est donc possible que d’autres, dans le cerveau, contribuent à l’analyse et au raisonnement”, fait remarquer New Scientist.
En attendant que la recherche fasse la lumière totale sur le rôle de ce microbiome cérébral, la découverte de son implication dans les maladies neurodégénératives laisse déjà entrevoir de nouveaux traitements potentiels. Ce tout nouveau champ d’études devrait permettre de grandes avancées dans les années à venir. À suivre.
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