Michel Cymes évoque "une vraie révolution médicale" qui va "prendre de l'ampleur dans les prochaines décennies"

À travers son nouvel ouvrage “Santé, à vous de jouer”, publié le 5 septembre dernier aux éditions Solar et Dr.Good!, Michel Cymes continue de prodiguer ses conseils, faisant bénéficier les lecteurs de ses connaissances sur la santé. Pour Yahoo, il s’est exprimé sur plusieurs points fondamentaux liés à cette thématique, de la médecine moderne à l’avenir de nos soins.

“On a la main sur notre patrimoine génétique” : c’est par ces mots que Michel Cymes, le médecin préféré des Français, tente de nous rassurer. “La vraie révolution médicale qui va vraiment prendre de l’ampleur dans les prochaines décennies, c’est ce que l’on appelle l’épigénétique”. Comme il l’explique au micro de Yahoo, ce phénomène révolutionne la compréhension de la santé en montrant la manière dont notre mode de vie influence l’expression de nos gènes. Concrètement, parmi les gènes humains, une partie est fixée (notre base génétique) mais une grande majorité (environ 70%) peut être activée ou désactivée par nos comportements (alimentation, exercice, stress, etc.).

À titre d’exemple, avoir un gène de prédisposition au cancer du poumon ne garantit pas de développer la maladie. Toutefois, le tabagisme peut “activer” ce gène. Michel Cymes prend également pour cible l’alcool, “un exemple de facteur de risque”. L’alcool est un produit addictif. “Si l’on arrive à boire avec plaisir, raisonnablement, on a le droit de le faire”. D’autant qu’un verre de vin peut, comme il le rappelle, apporter des bénéfices grâce aux polyphénols. Seulement voilà : les Français ne se contentent jamais d’un seul verre, rappelle-t-il, d’où le problème de dépendance.

Auteur de l’ouvrage “Santé, à vous de jouer”, publié le 5 septembre dernier aux éditions Solar et Dr.Good!, Michel Cymes a évoqué en parallèle les défaillances du système de santé français, pointant du doigt l’accès inégal aux soins. En effet, “il y a certaines régions en France pour lesquelles il faut faire 40 bornes pour voir un spécialiste”. Et s’ils se font rares, ils ne sont pas les seuls : “Aujourd’hui des dizaines de milliers de patients qui ont des maladies chroniques n’ont pas de médecin traitant”, déplore-t-il tout en regrettant la fermeture consécutive de nombreuses pharmacies, un phénomène qui reflète une crise du système de santé de proximité. “Elles ferment les unes après les autres. Nous sommes dans une situation assez catastrophique”.

Mais pour Michel Cymes, qui a animé l'émission "Les pouvoirs extraordinaires du corps humain" pendant 11 ans aux côtés d'Adriana Karembeu, sortir de cet état de fait n’est pas impossible. Ainsi, comme il l’explique, les cabines de téléconsultation peuvent s’avérer être une bonne alternative pour permettre un accès rapide aux soins, notamment dans les déserts médicaux. “C’est quelque chose qui va aider sauf que les médecins ne sont pas les plus progressistes”. Il a également insisté sur l’importance de sanctuariser l’hôpital public afin que les soins hospitaliers soient accessibles à tous, sans logique de rentabilité excessive. “La médecine, ce n’est pas du commerce”, affirme-t-il, revenant sur les délais d’attente interminables aux urgences. “Il faut parfois attendre des heures pour avoir un diagnostic”. Enfin, pour démocratiser l’accès à une information médicale de qualité, Michel Cymes a décidé de lancer “la première chaîne télé dédiée à la santé en France” car aujourd’hui, selon lui, “c’est le royaume de la désinformation en matière de santé”. Mais pour y parvenir, le médecin le plus populaire du PAF fait appel aux Français en lançant une première levée de fonds et une campagne de financement participatif sur Sowefund. Cette chaîne, baptisée “Mieux”, pourrait donc voir le jour au printemps prochain selon l’avancée du financement et balayera “toute la santé de façon transversale”. Elle proposera des contenus variés et de qualité, avec des émissions, des magazines, des conseils pratiques et des interviews d'experts accessibles à tous, sur toutes les plateformes.

Grâce à cette nouvelle base de données, Michel Cymes espère bien garantir aux Français une certaine sérénité face à la vieillesse. Car la retraite n’est pas toujours synonyme d’épanouissement. “Vieillir en France aujourd’hui dépend de ce que l’on a ou pas comme maladie, dépend de son environnement, de sa génétique et de ce que l’on a pu mettre de côté lors de sa vie professionnelle”. Et malheureusement, aujourd’hui, des millions de personnes âgées ne peuvent pas être appareillées parce qu’elles n’ont pas les moyens de le faire.

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“Lorsque l’on est pas appareillés et que l’on entend pas bien, c’est le déclin cognitif, c’est l’isolement social. Et on sait aujourd'hui que cet isolement social fait le lit des maladies neurodégénératives. Toutes les personnes qui sont isolées socialement et n’entendent pas vont faire un alzheimer beaucoup plus tôt que les autres”. Pour rappel, En France, on estime le nombre de cas de maladie d’Alzheimer à 900 000, 225 000 nouveaux cas étant dépistés chaque année. L’Inserm précise qu’elle touche 2% des personnes avant 65 ans, et 15% de la population au-delà de 80 ans.