Michel Barnier Premier Ministre: l'Association pour le droit de mourir dans la dignité "plus que circonspecte"
L’Association pour le droit de mourir dans la dignité souligne ce jeudi 5 septembre que Michel Barnier est issu d'une famille politique, les Républicains, qui s’est "majoritairement opposée au projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie".
Une nomination comme Premier ministre qui étonne. Après l'arrivée de Michel Barnier à Matignon ce jeudi 5 septembre, le président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, Jonathan Denis, a dit avoir "appris avec beaucoup de circonspection" cette nomination. Notamment parce que l'ancien négociateur du Brexit est un républicain, une "famille politique qui s’est majoritairement opposée au projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie discuté au printemps dernier", écrit l'association dans un communiqué publié ce jeudi.
"Il ne s’est également jamais engagé sur des sujets sociétaux", déclare Jonathan Denis sur X.
Le projet était étudié par les députés en juin. Des travaux qui ont duré "dix-huit mois" par la Convention Citoyenne, le groupe d’étude sur la fin de vie et la Commission spéciale de l’Assemblée nationale. Ce projet de loi, qui prévoit un renforcement des soins palliatifs et une aide à mourir encadrée, a été présenté en Conseil des ministres en avril.
"Reprendre le plus rapidement possible les discussions"
Mais la dissolution le 9 juin dernier de l'Assemblée par Emmanuel Macron a stoppé net ce projet, comme d'autres, deux semaines après le début de son examen à l'Assemblée nationale.
Près de trois mois après cette dissolution, après les élections législatives anticipées et surtout les longues tractations pour qu'un Premier ministre soit nommé, l'association "demande au nouveau chef du gouvernement de reprendre le plus rapidement possible les discussions entamées". Afin de "permettre à chacun, en conscience et pour lui-même, de choisir les conditions de sa propre fin de vie, dans un cadre légal strict, sans aucune obligation pour personne".
"Je ne lâcherai rien pour qu’une grande loi de liberté en fin de vie soit votée rapidement et que la parole de la convention citoyenne et le travail des parlementaires soient respectés", affirme le président de l'ADMD, Jonathan Denis sur X.
Également co-porte-parole du Pacte Progressiste sur la fin de vie, il souligne que 84% des Français, de tous les bords politiques, plébiscitent la poursuite de l’examen du projet de loi fin de vie, selon un sondage Ifop réalisé mi-juin. Selon ce même sondage, 60% des Français demandent aux candidats d’inscrire l’aide à mourir dans leur programme.