Michel Barnier veut une journée nationale de consultation citoyenne, voici à quoi elle peut ressembler

Photo d’illustration d’un cahier de doléances, prise en janvier 2019 à Hédé-Bazouges.
DAMIEN MEYER / AFP Photo d’illustration d’un cahier de doléances, prise en janvier 2019 à Hédé-Bazouges.

POLITIQUE - Le retour de la démocratie participative ? À l’occasion de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Michel Barnier a affirmé ce mardi 1er octobre sa volonté d’organiser « régulièrement » (« une fois par an ou tous les deux ans ») une « journée nationale de consultation citoyenne ».

L’urgence d’une forte rénovation démocratique

« Ce jour-là, les mairies seraient ouvertes et chaque niveau de collectivité – la commune, l’intercommunalité, le département, la région et l’État – aurait la possibilité de poser une question aux citoyens et d’ouvrir un débat pour éclairer cette question », a précisé le Premier ministre, qui a affirmé que les Français avaient « des choses à dire et souvent de bonnes solutions à proposer ».

Cette initiative avait été défendue par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet dans le cadre d’une réflexion sur une réforme des institutions. Elle évoquait alors un rendez-vous annuel, avec « des référendums à tous les échelons » et « les maires, les citoyens d’une ville, d’un département, d’une région (qui) pourraient se saisir de sujets d’intérêt local ». « Il nous manque une culture de la consultation citoyenne. Il nous faut un nouveau souffle démocratique », plaidait-elle en juin 2024 dans une interview au Parisien.

Des « cahiers de doléances », nouvelle version ?

Devant les députés, Michel Barnier a promis « écoute, respect et comptes à rendre aux Françaises et des Français ». Mais il n’a pas détaillé le cadrage de cette journée de consultation qui s’annonce facultative, laissée au bon vouloir des élus locaux.

L’initiative n’est en tout cas pas sans rappeler l’expérience – pas vraiment heureuse – des cahiers de doléances. Lancés par Emmanuel Macron en marge de la crise des gilets jaunes, ces cahiers devaient rassembler les revendications et idées des Français sur tous les sujets possibles. Plus de 200 000 contributions ont été recensées dans les mairies avant d’être numérisées. Mais ensuite ? Ensuite plus grand-chose. La restitution nationale prévue n’a jamais eu lieu et le contenu des cahiers jamais exploité.

La question de la participation citoyenne dans la vie politique est récurrente. Autre serpent de mer toujours en marge de la crise des gilets jaunes, Emmanuel Macron avait proposé d’abaisser le seuil de signatures nécessaire pour convoquer un référendum citoyen. Mais rien n’a jamais été concrétisé, alors même qu’il est plébiscité par une large partie de la classe politique.

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