Michel Barnier, représentant de l’UE pour le Brexit : "Nous avons besoin de fair-play"

Sans accord d’ici à deux semaines, c’est avec un « no deal » que le Royaume-Uni sortira de l’Union européenne au 31 décembre. Le négociateur en chef nous raconte les coulisses de ces tractations de la dernière chance.

Après plus de trois ans à tenter d’orchestrer la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne grâce à un accord mutuel, Michel Barnier, le négociateur en chef désigné par les vingt-sept Etats membres, continue d’enchaîner les allers-retours entre Bruxelles et Londres. Onze « tables de négociations » mobilisent 400 personnes des deux côtés. Mais l’échéance se rapproche. Faute d’un accord signé dans les deux semaines à venir, le « no deal » – souhaité par la frange dure du Parti conservateur britannique – triomphera. Des sujets cruciaux demeurent non résolus, de l’énergie à la sécurité, de la finance à la pêche. En quittant l’UE, le Royaume-Uni se retire simultanément de 600 accords internationaux. Sans agrément bilatéral, la rupture sera totale dès le 31 décembre 2020 à minuit. Au prix d’un inévitable chaos.

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Face à cette perspective aux innombrables conséquences humaines et économiques, l’ancien ministre et commissaire européen a fait sienne la devise séculaire de la marine de Sa Majesté : « Restons calmes et avançons ». Souvent vilipendé par Londres, qui l’a soupçonné d’être le « patient zéro de Downing Street » et d’avoir contaminé le Premier ministre Boris Johnson, le défenseur du marché unique européen poursuit sa mission jusqu’au bout. «Le flegme a changé de camp», a salué le commissaire européen Thierry Breton lors du dernier sommet européen. Michel Barnier a raconté en exclusivité à Paris Match les coulisses des négociations de la dernière chance.

Paris Match. Un délai plus long pour la sortie du Royaume-Uni reste-t-il envisageable ?
Michel Barnier. Nous avions proposé de prolonger la durée des négociations, comme prévu dans l’accord de retrait. Le(...)


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