Michel Barnier renversé, le député Stéphane Vojetta propose à l’Assemblée de s’auto-dissoudre au 1er janvier

Stéphane Vojetta propose une auto-dissolution de l’Assemblée nationale au 1er janvier 2025. (photo d’illustration prise à l’Assemblée en octobre 2024)
JULIEN DE ROSA / AFP Stéphane Vojetta propose une auto-dissolution de l’Assemblée nationale au 1er janvier 2025. (photo d’illustration prise à l’Assemblée en octobre 2024)

POLITIQUE - La « démissolution » ? Alors que tous les regards se tournent vers Emmanuel Macron pour qu’il nomme rapidement un nouveau Premier ministre, après le départ forcé de Michel Barnier, renversé mercredi après l’adoption d’une motion de censure, un parlementaire du « socle commun » appelle l’Assemblée nationale à s’auto-dissoudre.

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Pour Stéphane Vojetta, le député rattaché au groupe macroniste « EPR », qui propose la chose (singulière) sur les réseaux sociaux, il s’agit d’une « option de déblocage ». Son idée : que les 577 élus du Palais Bourbon démissionnent « tous simultanément le 1er janvier », pour « retourner face aux électeurs, et permettre aux Français de clarifier leur choix politique dès le mois de février ».

L’élu des Français de l’étranger met au défi ses collègues qui plaident pour la démission du président de la République, « faute d’alternative pour débloquer la situation car pas de dissolution possible avant juillet 2025 ». Ce sont des « menteurs et des lâches », affirme-t-il.

Dissolution impossible avant l’été

De fait, le président de la République ne pourra dissoudre l’Assemblée nationale et provoquer des législatives anticipées qu’à l’été prochain, un an après l’élection des députés. Une règle inscrite dans la Constitution qui s’appliquerait également au nouveau locataire de l’Élysée dans l’hypothèse - improbable à l’heure actuelle - où Emmanuel Macron démissionnerait.

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Sur le papier donc, la proposition de Stéphane Vojetta permettrait effectivement un retour aux urnes. Des élections législatives anticipées seraient organisées dans les 577 circonscriptions maillant le territoire, avec une issue comparable aux élections législatives traditionnelles.

Dans les faits, l’idée du député (qui a pris de menues distances avec Renaissance quand le parti a soutenu Manuel Valls face à lui en 2022) n’a aucune chance d’advenir. Comment imaginer l’ensemble des groupes à l’Assemblée nationale s’accorder sur le principe d’une démission collective, dans le chaos actuel ? Par ailleurs, rien n’indique que la donne politique change à l’Assemblée après de nouvelles élections législatives, aussi massives soient-elles.

Sur les réseaux sociaux, les rares collègues qui répondent à Stéphane Vojetta le font sur le ton de l’ironie. « Vas-y en premier, on te suit », plaisante par exemple la députée écologiste de la Drôme, Marie Pochon.

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