Michel Barnier : quels députés ne voteront pas la motion de censure contre le gouvernement ?

Si la motion de censure recueille 288 votes ce mercredi 4 décembre, le gouvernement de Michel Barnier tombera. Mais plusieurs députés s’opposent à cette décision.

Michel Barnier passe-t-il ses derniers jours à Matignon ? Les motions de censure du NFP et du RN seront examinées demain à l'Assemblée nationale. (Pascal LACHENAUD / AFP)
Michel Barnier passe-t-il ses derniers jours à Matignon ? Les motions de censure du NFP et du RN seront examinées demain à l'Assemblée nationale. (Pascal LACHENAUD / AFP)

Tout se joue à 288 votes. Ce mercredi 4 décembre, à 16 heures, l’Assemblée nationale examinera la motion de censure contre Michel Barnier, après qu’il a recouru à l’article 49.3 pour adopter le budget. Si la moitié des 577 députés la vote, le gouvernement sera alors renversé.

Mais si le RN et le NFP ont bien l’intention de recourir à ce vote de censure, d’autres députés ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne voteraient pas la censure.

À gauche de la sphère politique, sept députés manquent à l’appel de la signature (votée par 185 élus sur 192). Parmi eux, on compte certains membres du PS comme Sophie Pantel (Lozère). Attention néanmoins, ce n’est pas parce qu’un député ne signe pas qu’il votera forcément contre la motion de censure.

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Sur France Bleu, la députée socialiste Sophie Pantel est, pour sa part, très explicite sur son refus de suivre le mouvement du NFP : il s’agit pour elle d’"une motion de censure inefficace" qui risque "d’aggraver les crises en cours".

L’ensemble du groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires), qui représente 23 sièges, ne devrait pas voter la motion de censure de Michel Barnier. Le député Harold Huwart y voit "un acte de déstabilisation des institutions ourdi par des extrêmes qui se rejoignent dans une tentative désespérée de mettre en difficulté ce qu’il y a de plus solide dans le pays".

Si le Rassemblement National a annoncé lundi qu'il votera la censure, les députés du "socle commun" ne voteront en toute logique pas contre leur propre camp. Plusieurs personnalités de droite ont désapprouvé le futur vote dans les médias, évoquant "l’intérêt général ou le chaos" pour Laurent Wauquiez, tandis que le député Modem Marc Fesneau dénonce la "démarche profondément cynique" d'une censure "pavlovienne" et "clanique". Le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, a lui déclaré : "On ne peut pas se payer le luxe d'une crise politique".

Autre voix à refuser la censure, celle de Sophie Errante. Sur X, la députée non-inscrit de Loire-Atlantique a expliqué son choix, qualifiant la censure de "choix de division sans propositions". Anciennement députée PS, elle avait rejoint LREM en 2017 avant de quitter le groupe Ensemble en septembre dernier à la suite de plusieurs désaccord avec sa famille politique, dont la réforme des retraites, la loi immigration et... la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre.