Michel Barnier Premier ministre, Lucie Castets y voit une décision « à rebours de la logique » institutionnelle

Lucie Castets, le 2 septembre 2024.
THIBAUD MORITZ / AFP Lucie Castets, le 2 septembre 2024.

POLITIQUE - « Délétère », « à rebours de la logique des institutions », « très mauvais » message démocratique… Lucie Castets a réagi après la nomination ce jeudi 5 septembre de Michel Barnier, issu des Républicains, à Matignon. Un poste qu’elle revendiquait au nom du Nouveau Front Populaire mais dont elle a été écartée par le président de la République.

Michel Barnier Premier ministre : toutes ces positions qui ont pu faire pencher la balance en sa faveur

« Je ne vois pas dans quelle mesure Michel Barnier pourrait mettre en place des améliorations significatives de la vie des Français dans une telle configuration. (...) Je suis très inquiète, à la fois sur le fond et sur la forme. Le message démocratique envoyé est très mauvais », estime Lucie Castets dans un entretien à Mediapart.

En parallèle, plusieurs voix se sont élevées contre les positions anti-LGBT de Michel Barnier, opposé à la dépénalisation de l’homosexualité en 1981. C’est « un signal négatif pour toutes les personnes qui subissent ce type de discriminations. (...). Michel Barnier, non seulement ce ne sont pas des idées neuves, mais ce sont des idées réactionnaires », cingle Lucie Castets, qui a indiqué être mère de famille, mariée à une femme.

À 73 ans, Michel Barnier est un vieux routier de la droite, ministre à plusieurs reprises et notamment sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy dont il a aussi été le conseiller politique. Il a été préféré par Emmanuel Macron à d’autres profils, le LR Xavier Bertrand et l’ex-PS Bernard Cazeneuve, car plus susceptible d’éviter de tomber immédiatement via une motion de censure à l’Assemblée nationale.

Vers « les grands marqueurs du RN »

Mais le choix du président de la République est dénoncé comme une « insulte au peuple français » par la gauche. La droite fait en effet partie des partis ayant perdu le plus de sièges lors des élections législatives. Divisés par la décision d’Éric Ciotti de rallier le Rassemblement national, les Républicains n’ont obtenu que 5,41 % des suffrages exprimés et se retrouvent avec un groupe de 47 députés à l’Assemblée nationale. Bien moins qu’en 2022 et très loin derrière le Rassemblement national, la gauche et Ensemble !

« C’est une décision qui va à rebours de la logique de nos institutions », estime Lucie Castets et Emmanuel Macron « aurait dû suivre la logique institutionnelle et désigner une première ministre du camp arrivé en tête des élections. La charge me serait revenue de construire des accords et si je n’y étais pas parvenue, je serais tombée. C’est ça, le jeu démocratique », souligne-t-elle.

Désormais, « les ingrédients sont réunis pour que la politique du président soit poursuivie, voire qu’elle s’approprie davantage les grands marqueurs du RN », s’inquiète la haute fonctionnaire, jugeant le tout « très délétère, alors que les Français ont dit vouloir tourner le dos à l’extrême droite et à son programme aux législatives anticipées » à travers le « front républicain ».

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