Michel Barnier placé sous la surveillance de la FNSEA, qui estime s’être fait « flouer »

Michel Barnier (ici le 7 septembre) placé sous la surveillance de la FNSEA
LUDOVIC MARIN / AFP Michel Barnier (ici le 7 septembre) placé sous la surveillance de la FNSEA

POLITIQUE - Premier ministre en observation. Le président du premier syndicat agricole (FNSEA) fait planer la menace d’une nouvelle mobilisation « démultipliée », quelques mois seulement après le mouvement social éruptif qui a traversé les campagnes.

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Invité de BFMTV ce jeudi 12 septembre, Arnaud Rousseau a mis en garde les pouvoirs publics, et le nouveau chef du gouvernement, sur les ressentiments nombreux chez les paysans et la sensation d’avoir été « floués » depuis la mobilisation monstre de l’hiver dernier. « Depuis un an, le changement de logiciel qu’on avait demandé n’est pas au rendez-vous. Les promesses qui ont été faites depuis le mois de janvier, on n’a pas eu les réponses attendues », a-t-il ainsi avancé sur la chaîne d’informations.

Une situation aggravée, selon lui, par « l’inconnue quant à la situation politique confuse » et qui nourrit désormais un « cocktail explosif. » « Les mêmes causes produisent les mêmes effets avec un effet démultiplicateur », a-t-il averti, insistant sur le risque d’une nouvelle mobilisation sociale.

La FNSEA donne un mois à Barnier

Au-delà des grands enjeux soulevés durant la crise, les éleveurs et agriculteurs sont aujourd’hui confrontés à une série de difficultés précises. « Plus faible récolte de blé depuis 40 ans, les vendanges sont mauvaises, l’élevage fait face à des crises sanitaires sans précédents », a ainsi résumé Arnaud Rousseau, par ailleurs patron de l’un des plus grands groupes agroalimentaires français, Avril.

Dans ce contexte, la pression risque de s’accroître sur Michel Barnier - et sa future équipe. D’autant que l’ancien ministre de l’Agriculture - 2007-2009 - que l’on dit sensible aux questions écologiques, a déjà indiqué qu’il plaçait les enjeux agricoles en haut de sa pile de priorité. En accueillant son successeur à Matignon le 5 septembre dernier, Gabriel Attal - secoué par la colère paysanne dès ses premiers jours rue de Varennes en janvier dernier - s’est fait fort de préciser qu’un projet de loi dédié est disponible clé en main sur son bureau, pour qui veut le reprendre.

Ce texte d’orientation devait notamment faire de la souveraineté alimentaire un objectif structurant des politiques publiques et apporter des réponses en matière de revenu, de simplification ou de transmission. Adopté à l’Assemblée en juin, son parcours législatif a été stoppé net par la dissolution. Gageons que les agriculteurs seront attentifs à son devenir. Arnaud Rousseau a en tout cas donné un mois au Premier ministre pour apporter ses réponses.

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