Michel Barnier, nommé Premier ministre, donne les premiers contours de sa mission à Matignon
POLITIQUE - Le contraste est saisissant. Le plus jeune Premier ministre de la Ve République a laissé les clés de Matignon au plus vieux Premier ministre de la Ve République. Trente-huit ans séparent Gabriel Attal et Michel Barnier, côte à côte ce jeudi 5 septembre pour la traditionnelle passation de pouvoir. Sous l’œil des micros et des caméras, après une trentaine minutes d’entretien à huis clos, les deux hommes se sont avancés sur le tapis rouge dressé pour l’occasion.
« Nous nous connaissons depuis plusieurs années, a aussitôt fait savoir Gabriel Attal. Les Français savent que vous êtes un grand élu local, vous connaissez nos territoires. Quelqu’un qui a mené à bon port des négociations aussi dures que celles du Brexit doit forcément savoir manœuvrer dans le paysage politique français. »
La prise de parole de Michel Barnier était forcément plus attendue. C’était sa première déclaration après sa nomination, révélée par l’Élysée à la mi-journée. « Nous sommes dans un moment grave, j’aborde cette nouvelle page qui s’ouvre avec beaucoup d’humilité », a-t-il dévoilé. L’ancien ministre d’Édouard Philippe et de Jacques Chirac a promis « des changements et des ruptures » : « Il s’agira de répondre autant que nous le pouvons aux défis, aux colères, aux souffrances, au sentiment d’abandon, d’injustice qui traversent beaucoup trop nos villes et nos campagnes ».
Michel Barnier a aussi esquissé les premiers chantiers auxquels il entend s’atteler : « L’école restera bien sûr la priorité du gouvernement, au même titre que l’accès aux services publics, la sécurité, la maîtrise de l’immigration, le travail et le niveau de vie des Français ». Promettant « respect, unité et apaisement », le nouveau Premier ministre a assuré être celui qui « dira la vérité », notamment « sur la dette financière et écologique qui pèse lourdement sur les épaules de nos enfants ». Avant de glisser, tel un vieux fauve qui a traversé près de cinquante ans de vie politique : « J’aborde cette période avec la sagesse que donnent les cheveux blancs ».
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