Michel Barnier nommé Premier ministre par Emmanuel Macron

POLITIQUE - La fumée blanche, enfin. Cinquante et un jours plus tard, le nouveau Premier ministre est connu. Le président de la République Emmanuel Macron a nommé ce jeudi 5 septembre Michel Barnier à la tête du nouveau gouvernement. À 73 ans, le Savoyard remplace Gabriel Attal, le plus jeune chef de gouvernement de la Ve République, et devient ironiquement le plus âgé à occuper la fonction. Il a pour mission de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays ».

Premier ministre : Quand Renaissance trouvait que le Nouveau Front Populaire traînait pour choisir un nom

« Le Président s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement », peut-on lire dans le communiqué transmis par l’Élysée. Cette nomination met fin à sept semaines d’attente, après la défaite du camp présidentiel lors des législatives anticipées, la « trêve olympique » décrétée par le président de la République et les semaines de consultations qui ont suivi.

Dans une Assemblée nationale sans groupe majoritaire, le président de la République a fait de la « non censurabilité » le critère numéro 1 pour choisir le nouveau chef du gouvernement. C’est à ce titre qu’il a écarté l’option Lucie Castets, proposée par le Nouveau Front Populaire qui revendique Matignon au vu des résultats du 7 juillet, plaçant la gauche en tête.

Ancien négociateur du Brexit

Michel Barnier, ancien ministre d’Édouard Balladur et figure de la droite, doit désormais s’atteler à la constitution d’un gouvernement, tout en résistant à une motion de censure. La priorité absolue de ce dernier sera ensuite la préparation du budget 2025, qui doit dans les textes être déposé au Bureau de l’Assemblée nationale le 1er octobre. À moins que l’exécutif ne décide d’en repousser la date. Du jamais vu dans l’histoire de la Ve République mais juridiquement possible, au risque néanmoins de provoquer un tollé parlementaire.

Candidat malheureux à la primaire LR pour la présidentielle de 2022, Michel Barnier est issu d’une famille politique qui a été largement défaite aux dernières législatives, ses effectifs fondant quasiment de moitié au Palais Bourbon. Son logiciel économique et européen est très proche de celui d’Emmanuel Macron, ce qui a probablement motivé la décision du chef de l’État, soucieux que le nouveau gouvernement ne revienne pas sur son bilan, marqué notamment par la réforme des retraites et la loi immigration. L’homme est également connu pour avoir endossé le rôle de négociateur, pour le compte de l’Union européenne, durant le Brexit. Reste à savoir si cette expérience lui permettra de survivre face à une Assemblée aussi éruptive.

À voir également sur Le HuffPost :

Candidature à la présidentielle : Édouard Philippe reprend les mots de Georges Pompidou

Premier ministre : le RN fait un spectaculaire revirement sur la question du « gouvernement technique »