Michel Barnier nommé Premier ministre par Emmanuel Macron
Fumée blanche. Après des semaines de suspense, plusieurs candidats déclarés, plusieurs noms poussés et plusieurs tours de concertations, Emmanuel Macron a enfin arrêté son choix de Premier ministre ce jeudi 5 septembre.
Le chef de l'État a nommé Michel Barnier pour remplacer Gabriel Attal à Matignon, à l'issue d'une série de concertations avec les principales forces politiques du pays. Et après s'être mis le Nouveau Front populaire à dos en excluant la nomination de leur candidate à Matignon, au nom de la "stabilité institutionnelle".
Un Premier ministre en charge de "rassembler"
Dans un communiqué, l'Élysée a annoncé que ce nouveau Premier ministre est "chargé de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français".
"Le Président s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement", indique également le Palais.
Ancien ministre Les Républicains, ancien eurodéputé et ancien commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, Michel Barnier a également été candidat au congrès des Républicains de 2021 pour l'élection présidentielle de 2022. Éliminé à l'issue du premier tour, il était arrivé troisième avec 23,9 % des voix.
À 73 ans, il est le Premier ministre le plus âgé de la 5e République au moment de son accession au poste. Son prédécesseur, le plus jeune.
Plusieurs semaines d'attente
Cette désignation arrive plus de cinquante jours après le résultat des législatives et la démission de Gabriel Attal, acceptée par Emmanuel Macron le 16 juillet dernier. Démissionnaire, le gouvernement assurait jusqu'à maintenant les affaires courantes uniquement. Il a également battu le record de longévité de la 5e et même de la 4e République à ce type d'exercice.
Tandis que plusieurs, au sein de la droite, et même au sein du camp présidentiel ont poussé pour qu'un Premier ministre soit nommé rapidement, Emmanuel Macron a préféré prendre son temps.
Selon ses vœux, le président de la République a appelé à une "trêve politique" pendant les deux semaines des Jeux olympiques de Paris 2024. Et a longuement réfléchi entre ses congés estivaux au fort de Brégançon et ses allers-retours à Paris pour encourager les athlètes français.
Au cours de l'été, plusieurs noms ont émergé. Tout d'abord, la candidate du Nouveau Front populaire, Lucie Castets, qui en lieu et place de respecter la trêve, a préféré sillonner le pays et multiplié les interventions dans les médias pour se faire connaître. Ces derniers jours, le nom du Républicain et président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand tenait la corde. Ainsi que celui du socialiste Bernard Cazeneuve ou encore, dernier nom qui a agité les esprits, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Thierry Beaudet.
Après les Jeux olympiques, Emmanuel Macron a fini par lancer une série de concertations pour arrêter son choix. Depuis le vendredi 23 août, il a rencontré les représentants des forces politiques du pays, les chefs de file des parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat. Mais également des noms pressentis pour le poste ainsi que ses prédécesseurs au Palais, François Hollande et Nicolas Sarkozy.