Michel Barnier, un mister Brexit bien peu anglophile

Le commissaire européen aux marchés financiers, Michel Barnier, en décembre 2012.

L’ancien commissaire européen, fin connaisseur des arcanes européennes et guère apprécié outre-Manche, a été nommé par Jean-Claude Juncker pour négocier ferme la délicate sortie des Anglais.

Magic Juncker ! Il n’y avait que le président de la Commission européenne, un Luxembourgeois madré et roi de «l’understatement», pour nommer un Français peu suspect d’anglophilie galopante comme «négociateur en chef» du Brexit, en l’occurrence Michel Barnier. Trait d’humour supplémentaire : le Français n’est pas un virtuose de la langue anglaise (même s’il a fait des progrès lors de ses séjours à Bruxelles), à la différence, par exemple, d’un Pascal Lamy ou d’un Pierre Moscovici. Ce qui va contraindre les Britanniques à faire de sérieux efforts pour s’assurer qu’ils ont bien été compris de l’autre côté du Channel…

Jean-Claude Juncker, qui a fait cette annonce mercredi, aurait pu choisir un ressortissant d’un pays réputé plus sensible aux intérêts britanniques (Allemagne, Pays-Bas, Italie) ou d’un petit pays neutre. Mais en nommant l’ancien commissaire européen au marché intérieur et aux services financiers (2009-2014), bête noire de la City et de la presse anglaise, qui n’appréciaient pas ce régulateur «à la française», il envoie un message de fermeté à Londres : le temps des concessions par anticipation et de l’autocensure est terminé, les négociations seront à couteaux tirés.

Il est vrai qu’en face, Theresa May, la nouvelle Première ministre britannique (qui, elle, se débrouille en français), a nommé des «brexiters» purs et durs pour négocier la sortie de son pays : Boris Johnson au Foreign Office, ancien maire de Londres et ex-journaliste du Daily Telegraph (qui parle bien français), David Davis, chargé du portefeuille du Brexit, et Liam Fox, chargé du commerce international. Un trio de choc qui montre que la Grande-Bretagne n’est pas là pour aller vers un «divorce de velours», comme l’a souhaité le Polonais et anglophile Donald Tusk, le président du Conseil européen.

Tenace. (...)

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