Michel Barnier pour un ministère de l’immigration ? La gauche hurle, Matignon temporise

Michel Barnier photographié samedi 7 septembre à l’hôpital Necker à Paris (illustration)
LUDOVIC MARIN / AFP Michel Barnier photographié samedi 7 septembre à l’hôpital Necker à Paris (illustration)

POLITIQUE - Si Michel Barnier ne désespère pas de recruter des personnalités de gauche dans son gouvernement, la réflexion qui lui est prêtée au sujet d’un ministère de l’immigration ne devrait pas lui faciliter la tâche. Ce lundi 9 septembre en effet, franceinfo rapporte de sources concordantes que le nouveau Premier ministre envisage la création d’un portefeuille spécialement dédié à cette question.

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Toujours selon la radio publique, le processus de recrutement pour un chef de cabinet a déjà commencé. La possible création de ce ministère, qui n’est pas sans rappeler celui consacré à « l’Immigration, l’Intégration, l’Identité nationale et le Développement solidaire » sous Nicolas Sarkozy (puis supprimé en 2010) provoque, sans surprise, une levée de boucliers au sein des troupes du Nouveau Front populaire.

« Emmanuel Macron souhaitait que Jordan Bardella soit Premier ministre », a réagi sur X le député LFI du Vaucluse, Raphaël Arnault. « L’entreprise de légitimation du RN par la droite « républicaine » se poursuit. C’est gravissime : les électeurs ont pourtant dit clairement le 7 juillet qu’ils ne voulaient pas de l’extrême droite et de ses idées », a renchéri sa collègue écologiste Sophie Taillé-Polian. « Michel Barnier ou Marine Le Pen ? », interroge Charles Fournier, député écolo d’Indre-et-Loire. « Quelle faute politique, quelle indignité », s’emporte de son côté l’élu LFI René Pilato, qui voit dans cette initiative une « violence inouïe contre celles et ceux de retour aux urnes afin de faire perdre le RN ! ».

« Absolument rien n’est acté »

Auprès du HuffPost, l’entourage du chef du gouvernement temporise, affirmant qu’il est « faux » d’affirmer que Michel Barnier a arrêté sa décision sur le sujet. « Absolument rien n’est acté », poursuit son équipe, sans toutefois démentir formellement cette hypothèse. À noter qu’une telle initiative ne serait pas incompatible avec les idées défendues par le passé par Michel Barnier.

En septembre 2021, quelques mois seulement après son départ de Bruxelles et en pleine course pour l’investiture LR pour la présidentielle, il fustigeait la Cour de justice européenne, estimant qu’il fallait en matière d’immigration « retrouver notre souveraineté juridique ». L’ex-commissaire européen proposait aussi un référendum sur l’immigration, l’instauration de quotas annuels de visas, le durcissement de l’accès aux aides sociales ou encore la suppression de l’aide médicale d’État (AME) « sauf urgence ».

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