Michel Barnier déroge à la règle sur la parité dans les cabinets fixée par Élisabeth Borne
POLITIQUE - Il réussit à faire encore moins bien que son prédécesseur. Toujours en quête d’un gouvernement, le Premier ministre Michel Barnier vient de commencer par compléter une bonne partie de son propre cabinet à Matignon. Résultat : un premier et deuxième cercles très masculins.
Selon la liste publiée au Journal officiel ce mardi 17 septembre, l’entourage (politique et technique) du nouveau Premier ministre ne compte (pour l’heure) que trois femmes, sur les seize membres annoncés. Et au sein de la « chefferie de cabinet », seule Marie Conciatori, ancienne sous-préfète du Morbihan, se fait une place, comme adjointe, aux côtés d’un quatuor d’hommes.
Autrement dit, le cabinet de Michel Barnier est composé de 82 % de profils masculins. Si ce chiffre peut évoluer, (avec les arrivées pressenties d’Arnaud Danjean ou Valérie Bros), le ratio est encore pire que celui mesuré sous Gabriel Attal, quand celui-ci s’appuyait sur 78 % d’hommes.
Quand Borne fixait l’objectif minimal de 40 %
Il est surtout très loin des standards définis par la loi, et répétés par Élisabeth Borne en 2023. La seule femme à s’installer à Matignon depuis Édith Cresson, et la plus soucieuse, manifestement, des enjeux de parité.
Dans une circulaire envoyée en juillet de cette année, à l’occasion d’un remaniement, le directeur de cabinet de la Première ministre de l’époque demandait aux membres de son gouvernement de « veiller à assurer (...) le respect d’une proportion équilibrée d’hommes et de femmes. » Et, « en tout état de cause à assurer le respect d’une proportion minimale de 40 % de personnes du sexe le moins représenté. »
En clair, le déséquilibre hommes - femmes au sein du cabinet de Michel Barnier n’aurait pas été accepté, en théorie, par sa prédécesseure. D’ailleurs, un tel ratio ne sera plus permis aux ministres après 2026, puisque la loi votée en juillet 2023 sur l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique leur imposera la nomination d’une équipe totalement paritaire. Il leur reste deux ans.
En quittant Matignon en janvier dernier, Élisabeth Borne confiait avoir « pu mesurer, assez souvent, qu’il reste du chemin pour l’égalité entre les femmes et les hommes. » Un chemin d’autant plus long quand on revient en arrière.
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