Michael Dressel dans l’Amérique des laissés-pour-compte

Né à Berlin-Est et installé depuis trente-huit ans à Los Angeles, le photographe allemand Michael Dressel publie chez Hartmann Books un livre coup de poing au titre sans équivoque The End Is Near, Here (“Ici, la fin est proche”).

Il “présente une société divisée en crise”, résume le quotidien britannique The Guardian.

Ses images donnent à voir l’envers du décor, l’Amérique des réprouvés, des laissés-pour-compte, ceux qui ont perdu pied.

“Les symboles religieux et le slogan ‘Make America Great Again’ sont des thèmes récurrents, même si Dressel estime que l’homme qui a fait connaître ce slogan au monde entier n’est que le symptôme d’une société malade, plutôt que la cause”, rapporte le magazine américain “Huck”.. PHOTO MICHAEL DRESSEL
“Les symboles religieux et le slogan ‘Make America Great Again’ sont des thèmes récurrents, même si Dressel estime que l’homme qui a fait connaître ce slogan au monde entier n’est que le symptôme d’une société malade, plutôt que la cause”, rapporte le magazine américain “Huck”.. PHOTO MICHAEL DRESSEL

Las Vegas, 2024.

“Bien qu’il vive à Los Angeles depuis trente-huit ans, son regard sur les États-Unis reste celui d’un étranger, capable de voir et de ressentir des choses devenues invisibles pour un natif”, note le quotidien britannique “Morning Star”.. PHOTO MICHAEL DRESSEL
“Bien qu’il vive à Los Angeles depuis trente-huit ans, son regard sur les États-Unis reste celui d’un étranger, capable de voir et de ressentir des choses devenues invisibles pour un natif”, note le quotidien britannique “Morning Star”.. PHOTO MICHAEL DRESSEL

Alhambra, 2016.

Composé de travaux réalisés aux États-Unis au cours des six dernières années, ce livre d’images en noir et blanc explore la société de plus en plus fracturée du pays, les inégalités criantes et les guerres culturelles toxiques, souligne le magazine américain Huck.

“Ici, dans le voisinage du glamour de l’industrie cinématographique et de la Silicon Valley, il n’y a aucune trace de la nation fière à laquelle Harris et Trump se réfèrent tous deux, écrit Stefan Fischer dans le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. La volonté de la société de renoncer à une partie d’elle-même semble terriblement grande.”

“Ici, vous avez une image officielle que les médias projettent – c’est ce qu’Hollywood produit – et ce n’est pas ce à quoi la société ressemble lorsque vous sortez dans la rue, estime Michael Dressel dans le quotidien britannique ‘The Guardian’ On voit la décadence et la pauvreté.”. PHOTO MICHAEL DRESSEL
“Ici, vous avez une image officielle que les médias projettent – c’est ce qu’Hollywood produit – et ce n’est pas ce à quoi la société ressemble lorsque vous sortez dans la rue, estime Michael Dressel dans le quotidien britannique ‘The Guardian’ On voit la décadence et la pauvreté.”. PHOTO MICHAEL DRESSEL

Hollywood, 2022.

“On assiste à une dualisation de la société, avec des îlots d’extrême richesse entourés d’une pauvreté et d’une souffrance énormes. Cela ressemble de plus en plus à une menace explosive pour la nation.”

Michael Dressel au quotidien britannique “The Guardian”

Engagé et politique, le travail de Dressel n’a pas échappé au Morning Star, le quotidien autrefois associé au Parti communiste de Grande-Bretagne.

“Dans ce pays, le plus riche du monde, tant de citoyens sont des parias, dégradés et abandonnés. Les paysages de désolation entrelacés de Dressel, souvent parsemés de détritus humains, symbolisent l’avenir possible de cette nation”, cingle le journal britannique.

Le quotidien de gauche britannique “Morning Star” décrit ainsi les personnes photographiées par Michael Dressel : “Des hommes et des femmes en grand nombre, délaissés, mis à l’écart. Des gens qui existent encore dans des contextes sociaux et qui pourtant ne participent plus à la société américaine.”. PHOTO MICHAEL DRESSEL
Le quotidien de gauche britannique “Morning Star” décrit ainsi les personnes photographiées par Michael Dressel : “Des hommes et des femmes en grand nombre, délaissés, mis à l’écart. Des gens qui existent encore dans des contextes sociaux et qui pourtant ne participent plus à la société américaine.”. PHOTO MICHAEL DRESSEL

Los Angeles, 2021.

“Les photographies sont surréalistes et frappantes, mais aussi inquiétantes, allant de personnes souriant en tenant d’énormes fusils à des paysages arides marqués uniquement par des fragments en décomposition de la société humaine”, note le magazine américain “Huck”.. PHOTO MICHAEL DRESSEL
“Les photographies sont surréalistes et frappantes, mais aussi inquiétantes, allant de personnes souriant en tenant d’énormes fusils à des paysages arides marqués uniquement par des fragments en décomposition de la société humaine”, note le magazine américain “Huck”.. PHOTO MICHAEL DRESSEL

Mojave, 2022.

Ceux que le photographe allemand saisit “n’iront probablement pas voter parce qu’ils n’ont plus rien à espérer. Ou alors, ils sont convaincus que Trump est le Messie”, explique le Guardian.

Car Michael Dressel s’intéresse évidemment aux foules qui peuplent les meetings de Donald Trump. Mais l’ancien président n’est pas son sujet.

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