Michael Dressel dans l’Amérique des laissés-pour-compte
Né à Berlin-Est et installé depuis trente-huit ans à Los Angeles, le photographe allemand Michael Dressel publie chez Hartmann Books un livre coup de poing au titre sans équivoque The End Is Near, Here (“Ici, la fin est proche”).
Il “présente une société divisée en crise”, résume le quotidien britannique The Guardian.
Ses images donnent à voir l’envers du décor, l’Amérique des réprouvés, des laissés-pour-compte, ceux qui ont perdu pied.
Las Vegas, 2024.
Alhambra, 2016.
Composé de travaux réalisés aux États-Unis au cours des six dernières années, ce livre d’images en noir et blanc explore la société de plus en plus fracturée du pays, les inégalités criantes et les guerres culturelles toxiques, souligne le magazine américain Huck.
“Ici, dans le voisinage du glamour de l’industrie cinématographique et de la Silicon Valley, il n’y a aucune trace de la nation fière à laquelle Harris et Trump se réfèrent tous deux, écrit Stefan Fischer dans le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. La volonté de la société de renoncer à une partie d’elle-même semble terriblement grande.”
Hollywood, 2022.
“On assiste à une dualisation de la société, avec des îlots d’extrême richesse entourés d’une pauvreté et d’une souffrance énormes. Cela ressemble de plus en plus à une menace explosive pour la nation.”
Michael Dressel au quotidien britannique “The Guardian”
Engagé et politique, le travail de Dressel n’a pas échappé au Morning Star, le quotidien autrefois associé au Parti communiste de Grande-Bretagne.
“Dans ce pays, le plus riche du monde, tant de citoyens sont des parias, dégradés et abandonnés. Les paysages de désolation entrelacés de Dressel, souvent parsemés de détritus humains, symbolisent l’avenir possible de cette nation”, cingle le journal britannique.
Los Angeles, 2021.
Mojave, 2022.
Ceux que le photographe allemand saisit “n’iront probablement pas voter parce qu’ils n’ont plus rien à espérer. Ou alors, ils sont convaincus que Trump est le Messie”, explique le Guardian.
Car Michael Dressel s’intéresse évidemment aux foules qui peuplent les meetings de Donald Trump. Mais l’ancien président n’est pas son sujet.