Mexique: le président Lopez Obrador s'en va "satisfait" après sa 1.438e conférence de presse

Le président mexicain sortant Andres Manuel Lopez Obrador salue les journalistes lors de sa dernière conférence de presse quotidienne à Mexico le 30 septembre 2024. AMLO, 70 ans, transmettra le pouvoir mardi à l'ex-maire de Mexico Claudia Sheinbaum, qui sera investie première femme présidente élue dans l'histoire du Mexique. (Alfredo ESTRELLA)
Le président mexicain sortant Andres Manuel Lopez Obrador salue les journalistes lors de sa dernière conférence de presse quotidienne à Mexico le 30 septembre 2024. AMLO, 70 ans, transmettra le pouvoir mardi à l'ex-maire de Mexico Claudia Sheinbaum, qui sera investie première femme présidente élue dans l'histoire du Mexique. (Alfredo ESTRELLA)

"Je m'en vais satisfait", a lancé lundi le charismatique président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador lors de sa 1.438e -et dernière- conférence de presse quotidienne, à la veille de transmettre le pouvoir à la première femme présidente élue dans l'histoire du pays, Claudia Sheinbaum.

"Je m'en vais très content, également parce que je vais remettre demain l'écharpe présidentielle à une femme exceptionnelle", a déclaré le président de gauche lors de sa dernière "mananera", son rendez-vous matinal cinq fois par semaine avec le pays.

A la mi-journée mardi, il déjeunera avec plusieurs autres présidents de gauche de la région déjà présents au Mexique pour l'investiture, dont le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

Ce dernier a plaidé lundi pour un rapprochement des deux plus grandes économies d'Amérique latine, même si le Mexique exporte principalement vers les Etats-Unis et le Brésil vers la Chine.

Celui qui a installé la gauche au sommet de l'Etat quitte le pouvoir avec une popularité record de près de 70%, après avoir tenu 1.438 conférences de presse quotidiennes, d'après son porte-parole.

- Musique et portrait -

Réduction des inégalités, hausse des salaires, stabilité des taux de changes, amélioration des recettes fiscales : devant une centaine de journalistes, le président de gauche nationaliste a fait le bilan de ce qu'il estime être les réussites économiques de son mandat malgré une forte récession pendant la pandémie.

Il a notamment relevé que le Mexique pointait désormais à la 12e place au classement des économies mondiales en termes de PIB après avoir dépassé l'Espagne et la Corée du Sud. "Pour ne plus avoir de complexes", a-t-il ironisé, suscitant quelques rires parmi les journalistes.

Malgré leurs relations historiques, politiques, économiques et culturelles intenses, le Mexique et l'Espagne traversent une crise à la veille de l'investiture de Mme Sheinbaum.

L'Espagne a boycotté la cérémonie d'investiture mardi, jugeant "inacceptable" que le Mexique n'ait pas invité le roi Felipe VI.

Le pouvoir en place lui reproche de ne pas avoir répondu à une lettre de M. Lopez Obrador en 2019 lui demandant de reconnaître les "dommages" provoqués par la Conquête du Mexique à partir du XVIe siècle.

Après une heure d'exposé, M. Lopez Obrador a commencé à aborder les questions de sécurité. Près de 200.000 personnes ont été assassinées pendant son mandat. Le dirigeant sortant a répété que la tendance des homicides était à la baisse de 19% entre 2018 et 2024.

M. Lopez Obrador a promulgué deux réformes constitutionnelles lors de sa dernière conférence de presse: une permettant le passage de la Garde nationale sous le contrôle du ministère de la Défense, l'autre reconnaissant les droits des indigènes et afro-descendants.

La dernière conférence de presse du président mexicain s'est clôturée avec un mini-concert d'un groupe de musique traditionnelle "jarocho" de l'Etat de Veracruz, et le dévoilement d'un portrait dans les galeries du palais national.

Par tirage au sort, le président a offert sa montre à l'un des journalistes présents, une profession qu'il a souvent attaquée bille en tête pendant six ans.

Ses conférences de presse ont surtout été un exercice de "propagande" d'après le spécialiste en communication Luis Estrada. La plupart des questions étaient posées par des "journalistes amis", relève l'universitaire américaine Pamela Starr.

La nouvelle présidente, issue du même parti de gauche, devrait tenir sa première conférence de presse mercredi matin.

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